La voie de l’ennemi : un drame recouvert de poussière et de plans longuets.
On va parfois au cinéma sans trop d’idée préconçue, à l’affût d’une bonne surprise, d’une découverte, ou tout simplement pour tuer le temps, parce qu’on n’a pas de partenaire de tennis et que par ailleurs on y joue très mal, parce que la piscine est fermée ou parce que l’habitude nous y convie.
Là, en l’occurrence, un peu au hasard, j’ai suivi La voie de l’ennemi. Ça ne m’a pas plu des masses. Des longueurs… Un vague ennui émane de ces étendues désertiques du Nouveau-Mexique. Au milieu de ce nulle part, comme une balafre hideuse sur un visage d’ange, la frontière matérialisée par des barbelés et de grillages sépare les States de son voisin sudiste. Dans ce décor aride de western, de fin du monde, de planète hostile où les vies sont burinées par les vents et les 360 jours de soleil par an, Willie Garnett (Forest Whitaker) va devoir mériter sa liberté conditionnelle. Il sort de prison après 18 années de punition pour avoir abattu l’adjoint du shérif. Hélas pour ce pauvre bougre, qui s’est converti à l’islam durant sa détention et en a profité pour passer le bac et préparer sa réinsertion, le shérif (Harvey Keitel), rancunier comme une teigne, l’attend à la sortie. Et comme si ça ne suffisait pas, ses anciens complices refont surface, menaçant ses velléités de tranquillité.
Qui pourra sauver Willie ?