Double Jack au Triangle – Cité de la danse

Les 26 et 27 mars au Triangle s’est déroulée la représentation de la pièce « Double Jack » créée par  Thierry Micouin en 2014 interprétée par lui-même et Carole Gomes. Troisième volet d’un triptyque qui interroge, décompose et recompose les codes de la masculinité.

 4-©-Caroline-Ablain----Double-Jack-Thierry-Micouin---à-l'image-Thierry-MicouinJack : un objet qui désigne deux qui se rejoignent en un ou un qui se divise en deux. Sur un fond de rideaux blancs semi-transparents et cinq guitares sur scène, nous plongeons dans le noir avec un son de guitare électrique qui bourdonne dans les oreilles. Un danseur, ou une danseuse ? Un corps androgyne qui se transforme sous les nuances des lumières de la scène. Toujours le doute, on est toujours dans la perception du double : l’homme et la femme, la vie et la mort, la musique et le silence, la joie et la tristesse. Opposés et complémentaires.

Après nous avoir mis des frissons en se coupant la gorge avec un rasoir, avec le t-shirt taché de sang, cette forme androgyne n’arrête pas de nous transmettre soit une grande énergie d’impulsion de vie, soit une grande envie mettre fin à son existence.

Et puis le noir. Une lumière fait apparaître le dos très musclé d’un homme. Noir à nouveau. Un premier temps nébuleux maintenant enfin le double, ou peut-être Jack lui-même (qui peut le dire ?), apparaît sur scène. Une alternance entre ces deux figures jusqu’à se retrouver enfin ensemble sous l’explosion de gestes fous, pourtant aussi précis et maitrisés au millimètre près.

©-Credit-Thierry-Micouin

1-©-Caroline-Ablain----Double-Jack-Thierry-Micouin---à-l'image--Carole-Gomes

Qui va gagner ? Jack, son double, les deux ou aucun ? Une guitare tombe, puis une deuxième puis une troisième. Ces instruments qui ont répondu à chaque geste des artistes sont mis hors-jeu, comme voulant signifier l’abattement de ces stéréotypes de genre qui nous ont questionnés tout le long de la pièce. Finalement deux guitares vont rester debout, celles de Jack et de son double. Après une lutte acharnée, peut-être ont-ils choisi de se rapprocher et d’accepter d’incarner d’une part les stéréotypes masculins imposés par la société et d’autre part, l’autre facette qui habite chacun de nous : la facette du doute et de ce qui nous échappe de la réalité qui construit l’être homme et l’être femme ?

Ici, nous sommes sûrs d’une chose : l’un sans l’autre n’existerait pas, et dans cette histoire dansée, Jack et son double ont décidé de partager ensemble la vie.

Tous les projets de Thierry Micuin sont par là :  www.thierrymicouin.com

Article signé Caterina P.

Envie de réagir ?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>