Roman Polanski chauffe les écrans avec La Vénus à la fourrure

La Vénus à la fourrure, le nouveau Polanski est programmé pour le 13 novembre et il promet d’émoustiller.


Roman Polanski, c’est le genre de réalisateur qui est devenu une institution par sa qualité, prisée à de multiples reprises, et son esthétique qui offre un cinéma personnel ; on ne va pas voir tel film, on va voir « un Polanski ». Le choix du film suffit à la mention du réalisateur.

A quoi s’attendre avec ce nouveau Polanski ? Tout d’abord deux acteurs : Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner. Puis une histoire : un metteur en scène adapte au théâtre le roman La Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch et cherche une comédienne pour le rôle. Les deux se prêtent au jeu et recréent sur scène (et à la vie) le roman.

Sacher-Masoch, qui est-il ? C’est le docteur Richard Von Krafft-Ebing qui crée le néologisme « masochisme » sur une dérivation du nom de Masoch et pour cause : le roman de Sacher-Masoch est l’un des premiers à décrire les amours passionnées d’un couple sous forme d’esclavage mutuel et consenti. Un autre visage de la cruauté fait jour: une cruauté contractuelle et mise en scène, contrôlée. Dans le roman, le personnage Séverin voue une véritable admiration pour la déesse Vénus et adopte une attitude quelque peu fétichiste à l’égard d’une statue la représentant : il se rend régulièrement dans un jardin afin de baiser les pieds de sa bien-aimée de marbre. La rêverie de Séverin quant à la Vénus est nourri de l’imaginaire amené par La Vénus au miroir du Titien dont un de ses amis en possède une représentation. On perçoit sur le tableau, le drapé de fourrure qui recouvrement chastement la Vénus. Séverin rencontre plus tard une femme, Wanda, qui le séduit par sa vision non-conventionnelle de l’amour, il transpose ainsi son adoration de la statue à Wanda. La relation Séverin/Wanda se conçoit plus sur la forme d’un contrat que celle d’un couple amoureux. Séverin précise dans le roman qu’il n’y a pas de sentiment amoureux à proprement parlé, mais plutôt une soumission physique qui croît et devient presque essentielle. Complexe donc que cette relation contractuelle qui fait signer Séverin à consentir à toutes les humiliations infligées par Wanda, qui en échange doit respecter l’idéal féminin de Séverin et porter de la fourrure afin d’incarner la grande Catherine de Russie, cette Vénus du Nord. Voilà donc sommairement l’arrière plan littéraire qui sert de matrice au film de Roman Polanski.

En outre d’une composante littéraire riche, il faut y ajouter une composante musicale qui n’est pas des moindres : c’est le grand Alexandre Desplat qui s’est mis à l’œuvre pour ce film. Alexandre Desplat collectionne les prix, entre Césars, Golden Globes ou encore Etoile d’Or…Bref, Desplat est une pointure. Il a composé pour les plus grands : pour Jacques Audiard à de multiples reprises, pour Stephen Frears, Wes Anderson, David Fincher, Terence Malick,… . Après The Ghost Writer et Carnage, Roman Polansky refait appel à Alexandre Desplat.  Un bon cocktail de prévu sur vos écrans le 13 novembre.

En Bonus : petit hommage à Lou Reed qui s’était aussi inspiré du roman de Sacher-Masoch pour une chanson de The Velvet Undergroud, « Venus In Fur », un morceau tout en cuir et coups de ceinture :

« Kiss the boot of shiny, shiny leather 
Shiny leather in the dark 
Tongue of thongs, the belt that does await you 
Strike, dear mistress, and cure his heart »

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