Jack et la mécanique du cœur, histoire d’amour et d’horloges

Jack et la mécanique du cœur : les histoires d’amour finissent mal en général… Un film d’animation en partie signé par le leader du groupe Dionysos, Mathias Malzieu.

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Jack et sa maman adoptive descendent en ville…

La bande originale est justement due à Dionysos et on y retrouve Olivia Ruiz, Emily Loiseau, Arthur H, Alain Bashung, Grand Corps Malade. Et Jean Rochefort ! C’est très triste et très poétique, très invraisemblable et très beau. Jack est né le jour le plus froid du monde. Son cœur, glacé à la naissance, est donc bricolé par Madeleine, la bonne sorcière qui l’a accouché et va l’adopter (car Jack est un peu né sous le signe de la poisse et sa mère, indigne comme il se doit, l’abandonne très rapidement). Madeleine, cette sage-femme aux doigts de fée, va produire le miracle de maintenir en vie Jack, dont le cœur, certes réparé, est cependant encore tellement fragile qu’il ne résisterait ni à une colère ni à une histoire d’amour.

Or, peut-on vivre sans jamais s’indigner outre-mesure ni s’enticher de quiconque ? Tout le monde en conviendra : c’est mission quasi impossible. Jack, s’il veut vivre, est de sorte condamné à une sorte de non-vie.

Ce joli conte d’un romantisme classique et mortifère à souhait multiplie clins d’œil et références. Celles à Roméo et Juliette sont clairement affichées. Celles au cinéma et à la personne de George Méliès (1861-1938), magicien qui comprit parmi les premiers la force des images animées, leur pouvoir chamanique et leurs capacités pour qui les maîtrise infinies (au point de faire revivre les morts !), au film Freaks, de Tod Browning, à Don Quichotte et aux histoires fabuleuses qu’on raconte aux enfants, ponctuent ce drame merveilleux, ce qui fait qu’on s’y sent comme chez soi. Si bien qu’on se félicite d’avoir suivi les bons conseils nous incitant à nous y rendre. Merci à Julie donc, je comprends pourquoi tu auras été le voir deux fois !

Parce que l’on se croit dans un trip sous acide, sans avoir eu besoin de recourir à une quelconque substance illicite.

Parce que c’est un plaisir de retrouver la voix de Jean Rochefort (décidément associé à tous les projets s’approchant de près ou de loin du mythe de Don Quichotte).

Parce que ça envoie du rêve et ce, sans faire l’impasse sur les cruautés, les injustices, les frustrations, les monstruosités et les hasards plus ou moins heureux qui sont les éléments incontournables de toute vie réussie… et de toutes les existences somptueusement gâchées.

Parce que les histoires les plus belles (qui procurent les émotions les plus marquantes) sont aussi souvent les plus tristes.

Parce que le cinéma a cette faculté (a fortiori les films d’animation où tout est possible au-delà des limites du réel) de nous montrer les affres de l’amour et de la mort, alors qu’on s’empiffre de popcorns en enlaçant sa fiancée.


Jack et la mécanique du cœur de Stéphane Berla et Mathias Malzieu – Avec les voix d’Olivia Ruiz, Mathias Malzieu, Jean Rochefort, Grand Corps Malade, Arthur H, Alain Bashung – Durée : 1h24 – Sortie le 5 février 2014

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