La magie de Wes Anderson revient sur nos écrans

Wes Anderson revient au cinéma avec un nouveau film, The Grand Budapest Hotel, prévu pour mars 2014. Avant de l’aborder, une petite rétrospective du travail de Wes Anderson s’impose.


Wes Anderson peut être considéré comme l’un des plus grands réalisateurs spécialistes dans la sublimation des relations humaines à l’écran. On se souvient de cette histoire familiale complexe dans The Royal Tenenbaums et notamment de cette magnifique métaphore de l’amour caché de Margot pour son frère adoptif assimilé à une consommation secrète de cigarettes. Un exemple représentatif de l’univers poétique du réalisateur.

Son dernier film,  Moonrise Kingdom, offre la vision d’une histoire d’amour dans un style héroï-comique : l’histoire d’amour entre deux jeunes préadolescents rencontrés dans une colonie de vacances qui, par la magie de Wes Anderson, est transformée en grande histoire d’amour épique amplifiée par le déchaînement des éléments naturels. On tire le bas vers le haut, on grandit ce qui semble dérisoire. Qu’il soit fraternel dans The Darjeeling Limited, à travers les âges dans Moonrise Kingdom entre les préadolescents Sam et Suzy ou encore dans The Life Aquatic with Steve Zissou entre les sextagénaires Steve et Eleanor, non conventionnel dans The Royal Tenenbaum entre Margot et son frère adoptif Richie, Wes Anderson aime les relations humaines qui sortent de l’ordinaire et les histoires d’amour marginales. Elles sont sources de beautés et le réalisateur a le génie de sublimer l’insolite par des productions de grand raffinement.

Les films de Wes Anderson sont des œuvres totales : des scénarios travaillés et originaux; des images d’une grande beauté qui réveillent des imaginaires féeriques – la magie de l’Inde recréée dans The Darjeeling Limited, ou encore l’univers naturel et épique de l’île de Moonrise Kingdom – ; un choix musical de qualité en harmonie avec l’image, on se souvient de la B.O de The Fantastique Mr Fox  qui offre une musique country s’accordant parfaitement à l’univers campagnard du film. L’ajout de quelques chansons françaises dans les B.O ne peut qu’amplifier l’adoration portée au talentueux réalisateur : Le film Rushmore fait rimer « amour » avec chanson française et cela crée un lien affectueux entre Wes Anderson et les français. Wes Anderson aime la France et notamment le cinéma français, dans The Wes Anderson Collection écrit par Matt Zoller Seitz, on apprend que le réalisateur préféré de Wes Anderson est François Truffaut.

Après un parcours sans faute (chaque production a été sélectionnée pour être nominée à un prix) et notamment après le dernier film de Wes Anderson, véritable chef d’oeuvre, on s’attend à une autre merveille, avec autant de grandeur et de poésie.

On applaudit d’avance la palette d’acteurs, dont les grands favoris du cinéaste : Bill Murray, Owen Wilson et  Jason Schwartzman.  on s’étonne du moins de l’absence d’Eric Chase Anderson, qui avait été jusqu’ici fidèle à la filmographie de son frère. Néanmoins, le casting nous fait d’avance saliver et notamment l’acteur principal, Ralph Fiennes, qui collabore pour la première fois avec Wes Anderson. On note la présence de Mathieu Amalric et de Léa Seydoux qui est l’ultime signe de l’amour de Wes Anderson pour la France (déjà annoncé par la touche française dans les B.O puis par l’inspiration de Françoise Sagan pour le personnage de Margot Tenenbaum). Voici enfin la Bande d’Annonce du film à venir :

 Dans un film de Wes Anderson, il faut aussi s’attendre aux styles improbables des personnages : le style scout/rustique des années 60 dans Moorise Kingdom va de la toque en castor au trait d’eye-liner des sixites; le look vieux matelot dans The Life Aquatic with Steve Zissou; l’accessorisation dans The Darjeeling Limited avec la collection de bagages Louis Vitton et les lunettes de soleil chères au personnage d’Adrien Brody qui casse le style buisness-man chic, ou encore la surcharge de bandage porté en coiffe symbolique par le personnage d’Owen Wilson. Mais surtout, The Royal Tenenbaums, qui est sans aucun doute l’apogée des look excentriques. Entre le tennisman retraité qui garde son protège-sueur frontal, le manteau de fourrure de Margot et son maquillage noir à outrance et bien sûr, le fameux jogging rouge de Chas (Ben Stiller) et ses fils. La bande d’annonce de The Grand Budapest Hotel offre déjà un pittoresque visuel par le costume violet criard des grooms qui jure avec le rouge orangé qui recouvre les murs et parterres de l’hôtel.

En Bonus, un autre grand projet : Quand il ne réalise pas, Wes Anderson produit et lorsqu’il collabore avec le grand réalisateur Noah Baumbach, cela donne aussi du grand art : après The Squid and the Whale,  le couple de génies revient en 2014 avec un nouveau projet réalisé par Peter Bogdanovich, She’s funny that way, dans lequel ils seront tous deux co-producteurs. Peter Bogdanovich, cinéaste accompli, est notamment connu pour son film The Last Picture Show qui a reçu 8 nominations aux Oscar auxquelles il en a remporté 2. Un autre grand film est donc prévu pour 2014, année qui s’annonce forte en cinéma décalé !

Filmographie de Wes Anderson

Bottle Rocket – 1996

Rushmore – 1998

The Royaul Tenenbaums – 2001

The Life Aquatic with Steve Zissou – 2004

Th Darjeeling Limited – 2007

Fantastic Mr Fox – 2009

Moonrise Kingdom – 2012

The Grand Budapest Hotel – 2014

Envie de réagir ?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>