Détachez vos ceintures. Sûrement l’ouvrage collectif le plus passionnant de ce début d’année. Présenté en avant première au festival d’Angoulême, plusieurs dessinateurs, auteurs et éditeurs se sont réunis pour parler de Notre-Dame-des-Luttes. Un livre informatif, humoristique, qui prolonge la réflexion sur cette polémique des « grands projets inutiles ».
Est-il nécessaire de rappeler ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes en Loire Atlantique ? Peut-être bien. Après tout ce qui aura été dit, écrit, les évènements depuis le mois de novembre 2012 ont fait couler beaucoup d’encre. Ici c’est avec humour et lucidité qu’elle s’exprime librement à propos du sujet. Un éditorial de Jean-Marie Goater, un rappel caustique de Pierre Deruelle, puis plusieurs parties où les médias utilisés sont nombreux : illustrations, photographies, détournements d’images, textes extraits du site Zad.nadir, images poétiques ou carrément corrosives. Y a même un jeu à l’intérieur ! Bref, un livre qui ne se moque pas de son lecteur, qui aura contribué par son achat à soutenir l’Acipa. La liste des collaborateurs est longue, mais citons entre autres les dessinateurs Morvandiau, Étienne Davodeau ou encore notre illustre John-Harvey Marwanny qui est là avec toute sa (bonne) mauvaise foi.
Bon un livre, c’est bien beau tout ça, mais ça pollue aussi dirons les mauvaises langues ! Franchement, à côté d’un avion, le livre est petit joueur et peut remballer vite fait bien fait son baril d’essence à 1 € le litre. Ce n’est donc pas une excuse pour ne pas l’avoir entre les mains ! (le livre, pas le baril…) Arguments de vente en plusieurs points :
- vous saurez enfin pourquoi les aéroports sont avant tout des espaces verts (et bon sang ça faisait longtemps qu’on cherchait à comprendre !)
- un épisode inédit de Natacha Hôtesse de l’air, ça vaut son pesant de cacahuètes
- vous pourrez jouer à Risk sur une carte Ign de Notre-Dame-des-Landes
- vous donnerez à vos voisins l’occasion d’une délation en tant qu’anarcho-terroriste
- on a toujours besoin d’un cale-meuble
Bref, autant de bonnes raisons de se poiler comme en lisant un Gaston Lagaffe. Sauf que malheureusement, comme le rappellent les belles planches de pictogrammes de Catherine Binon, c’est en France, et c’est en 2013.
