A l’automne, les canards sauvages commencent à descendre vers des cieux plus cléments. ReDeYe livre un deuxième album qui ressemble fort à cette belle envolée, et nous raconte une douce fin de saison.

 Lorsqu’il ne chante pas au sein du groupe Dahlia, Guillaume Fresneau prend son échappée en solitaire, et se met à parler anglais. Il s’enfuit alors quelque part (sûrement une cabane secrète au fin fond d’une forêt lointaine où il écoute le vent s’infiltrer dans les branches) et revient avec un paquet de chansons folk sous le bras, la guitare sous l’autre. C’est ainsi qu’il avait fait paraître discrètement en 2008 un premier album intitulé This is ReDeYe, puis plusieurs EP, dont Be the one, sorte de préliminaire à celui qui sort aujourd’hui, End of the season.

Mais pour enregistrer ses compositions, l’artiste ne revient pas seul et sait s’entourer, avec des collaborateurs d’Herman Düne, de Cocoon, élargissant ainsi le champ des influences. La principale, elle est américaine, elle s’appelle la folk et ça ne surprendra personne à l’écoute du disque que Guillaume Fresneau ait grandi au Texas. Là bas il y a puisé le sens des racines, celles qui plongent profondément au cœur de la guitare acoustique avec une voix un peu ébréchée. Le sens des chœurs aussi; un peu comme chez Moriarty, ils ont une belle partition, notamment sur l’introduction a capella de « Disappear ». La deuxième influence vient sûrement de la légèreté des oiseaux, car c’est avec délicatesse que les cordes de violon se mêlent à celle de la guitare. Le reste appartient à un subtil mélange entre acoustique et électrique, entre les notes aigües et graves d’une voix qui change souvent de teinte, comme les feuilles à l’automne. L’ensemble du disque est un peu nostalgique, comme un hiver un peu long, et signale la fin de quelque chose; la fin du souffle de la trompette sur « Season’s ending », la fin d’une route qui se parcourt avec tranquillité. Mais si ReDeYe préfère parler de fin, avec lui, ce n’est pas encore celle de la folk.

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