Glaz Road, un accordéon à New-York

Quand un trio qui mêle déjà le swing à la musique traditionnelle bretonne rencontre deux musiciens américains, ça donne Glaz Road, un cocktail étonnant de jazz et une fusion qui fait bouger tout le corps sans qu’on s’en aperçoive. Le Thomas Moisson Trio est parti fin 2012 à New-York, et a repris ses répétitions en janvier 2013. L’Imprimerie les a rencontrés à cette occasion.

 

Pouvez-vous tout d’abord nous présenter le trio et son parcours jusqu’à aujourd’hui ?

- Thomas Moisson : le trio s’est d’abord formé fin 2011, avec moi même à l’accordéon mixte, Dylan James à la contrebasse et François Tiger aux percussions. On avait commencé à travailler un répertoire pour Yaouank dans les bars. Fin 2012, c’est Gwendal Mainguy qui a pris le relais à la batterie. Notre musique mélange un son swing et traditionnel breton, sorte de « music-hall breton des années 30″.

Comment est né le projet Glaz Road ? Que veut dire Glaz Road ?

- Thomas : on avait déjà l’intention de jouer là bas en Fest-Noz, puis on s’est dit « pourquoi partir uniquement pour ça ? », surtout au niveau du son, pourquoi ne pas le mélanger avec le new orleans ou un son vieux jazz. On a réfléchi, fait jouer nos connaissances sur place, notamment Jacques Letalon qui est professeur de musique au lycée français de New-York et trompettiste. Il nous a notamment présenté Alex Asher le tromboniste. Puis s’est également joint Antoine Drye à la trompette.

- Dylan James : Pour Glaz Road, on cherchait des noms un peu genre « Hit the road Jack ». On avait envie d’un mot anglais et d’un mot breton, quelque chose qui sonne dans différentes langues. Gwen a simplement demandé « votre couleur préférée ? ». Bleu. Et en breton bleu c’est glaz, mais le bleu de la mer.

- Gwendal Mainguy : on s’est dit que ça faisait outre Atlantique ! La passerelle vers New York !

Un échange comme celui-ci, ça se prépare comment ?

- Thomas : Il a fallu monter tout un dossier notamment au niveau des subventions; c’est la Compagnie Herrad qui a porté le projet, puis nous avons été soutenu par le festival de Cornouaille (merci à Jean-Philippe Mauras et Anthony Mercerais !). Bzh New York a également aidé à financer le voyage. Nous avons su vraiment en juin 2012 qu’on pouvait partir, mais c’est là aussi qu’on a plus eu de batteur !

C’est donc là que Gwendal est arrivé..

- Gwendal : oui, une audition internationale !

- Thomas : voilà, on lui a fait une dictée de notes, une dictée de rythmes, une dictée de mots, vérifier s’il aimait bien le vin rouge.. et la tolérance à mes blagues ! En tous cas, il a fallu retravailler le répertoire, où on a dérivé un peu sur des rythmiques latines.

Combien de temps êtes-vous partis et que s’est il passé sur place ?

- Thomas : du 1er au 11 novembre 2012 !

- Gwendal : On a failli pas partir ! On est arrivés juste après l’ouragan Sandy, donc dans une ambiance un peu particulière, la ville tournait au ralenti avec très peu de circulation.

- Thomas : vu qu’il y avait pénurie d’essence, les taxis coûtaient beaucoup plus cher avec des queues qui duraient trois heures ! Avec les musiciens américains nous avons fait deux concerts.

- Dylan : nous devions animer un fest-noz le samedi soir, et le dimanche après-midi nous avons commencé la création avec Alex et Antoine. On a travaillé en tout 6 jours avec eux; 5 jours de création, un enregistrement en studio le 6ème pour faire un support de diffusion.


Comment est venue l’idée de ce mélange musical entre le swing trad et la musique new-orleans et que retirez-vous de cette expérience ?

- Thomas : les échos entre les deux sont du côté de la musique traditionnelle. Mais finalement le son obtenu n’est pas vraiment New Orleans pur.. en tous cas pas spécialement dans l’esprit des brass band.

- Gwendal : l’idée de départ c’était de mélanger ça, mais le constat sur place et ce qui s’est passé rapidement en travaillant avec les musiciens, c’est que la piste New Orleans n’était pas tout le temps pertinente par rapport au répertoire proposé et au respect de la danse. Du coup ce métissage est plutôt entre la musique bretonne et le jazz funk américain au sens large. Le bilan en tous cas est positif; les musiciens avec lesquels on a joué sont des brutes qui ont joué avec des stars, et qui du coup sont bien au dessus de nous en terme d’expérience, ce qui nous a tiré vers le haut.

- Dylan : en plus de ça, ils jouaient beaucoup à côté, sans le temps de se poser, ce qui a été un temps de « pause » pour échanger pour eux. Ce qui étaient bien aussi c’est qu’ils ne se connaissaient pas entre eux, sans venir du même milieu musical, et la confrontation les a fait se positionner et discuter.

Quels sont les projets à venir pour Glaz Road ?

- Thomas : Alex et Antoine doivent venir en France pour la période d’octobre 2013, pour laquelle on cherche un lieu de résidence pour nous accueillir. On a aussi des pistes de concerts pour faire jouer la création pendant la quinzaine de jours où ils seront là. Ensuite, en avril 2014 on partira en tournée là bas, Nouvelle Orleans, New York et peut être Miami. On jouerait pour l’été 2014 au festival de Cornouaille.

Quels sont vos dernières découvertes musicales , qu’ils soient d’ici ou de New York?

- Gwendal : vu qu’on a touché à un autre domaine musical, ils m’ont conseillé d’écouter Ahmad Jamal qui est un pianiste génial que je ne connaissais pas, notamment l’album Poinciana.

- Dylan : tout récemment je me suis fait offrir le dernier album de Dave Holland Quintet. Et depuis ce voyage ça a été un déclic, j’adore le trombone, alors qu’avant j’écoutais plutôt de la trompette.

- Thomas : j’écoute beaucoup le disque qui réinterprète Yves Menez et l’Ideal Jazz, Yves Menez, créateur du style accordéon gavotte !

Le site du projet Glaz Road

Le site de Thomas Moisson Trio / La page soundcloud

 

Merci au trio pour leur accueil.

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