Mea culpa, nouveau film de Fred Cavayé avec Vincent Lindon et Gilles Lellouche, s’avère être un thriller palpitant dans lequel nous plonge le réalisateur né à Rennes.
Théo, 9 ans, témoin d’un meurtre est pourchassé par des criminels. Son père, ancien flic qui a perdu son travail et sa vie de famille à la suite d’un accident de voiture dont il est responsable, va avec son ex coéquipier les poursuivre pour sauver Théo. À travers cette histoire, chacun va essayer de retrouver la place qu’ils occupaient autrefois. Un film d’action avec son mélange d’émotions, entre remords et culpabilités, partagées pas forcément par les personnes que l’on pense.
Fred Cavayé retrouve ici Gilles Lellouche avec qui il avait fait À bout portant et Vincent Lindon, rôle titre dans Pour elle. Il les rassemble en duo, et on croit à cette amitié d’hommes de générations différentes où chacun n’est pas le rival de l’autre mais tout simplement son complice. On aime les multiples facettes des personnages incarnés magnifiquement par ces acteurs. À la fois dure et tendre, sombre mais avec de l’espoir, différents contrastes qui donnent de la profondeur à ce film d’action qui le démarque des blockbusters américains bien qu’il y soit comparé. On salue également la performance de Max Baissette de Malglaive qui malgré son jeune âge (13 ans) ne surjoue pas et est d’une justesse étonnante. On avait pu le voir dans Case Départ ou Une place sur la terre.
Mea Culpa c’est un peu le mélange des deux films précédents de Fred Cavayé. Le sentiment de faire justice soi-même et peu importe les conséquences comme dans Pour elle. Puis une course poursuite, une traque des meurtriers alors qu’ils sont eux même traqués comme dans À bout portant. Et pourtant ce film n’est pas un copié-collé, il reprend seulement les ingrédients des succès précédents. Une bonne dose d’action, un peu de suspense, de stress, de peur, de violence mais d’humour aussi ce qui est plutôt rare dans ce genre de films, qui plus est dans ce genre réalisé en France.
La manière de filmer également, nous permet de mieux nous immerger dans l’histoire. On est parfois le traqueur mais aussi le traqué grâce à l’effet de la caméra embarquée. Le réalisateur ne lâche pas un seul instant la pression du début jusqu’à la fin, on reste accroché à cette histoire, qui soit par des flash-back ou par des indices dissimulés ici ou là dans l’intrigue, vont nous révéler progressivement le pourquoi du comment.
Article signé Amélie Chevalier.