Le cinéma Arvor redifuse Frances Ha de Noah Baumbach, sorti en France en juillet l’an passé: l’occasion de (re)voir un des plus beaux films de 2013.
Frances se sépare de son copain qui voulait emménager avec elle, elle préfère la vie avec sa meilleure amie Sophie avec qui elle partage un appartement. Peu de temps après, Sophie emménage avec son copain et laisse Frances qui ne peut plus payer seule l’appartement. Frances et Sophie habitent ensemble depuis un petit bout de temps et ont une relation très fusionnelle ; à partir de cette séparation, Frances va devoir gérer sa vie seule et trouver ce qu’elle veut faire.
Frances Ha est est un film merveilleusement bien mené, parsemé de touches d’humour et enrobé de poésie. Ceci n’a rien d’étonnant puisque Noah Baumbach nous a habitués jusqu’ici à des productions de grande qualité, traitant de sujets auxquels on peut se sentir proche et conduits avec une telle finesse et intelligence que les films en deviennent cathartiques. Les films de Noah Baumbach, et notamment Frances Ha, ont des vertus apaisantes : avec ses personnages perdus, quelque peu en crise existentielle, on se sent moins seul perdu dans ce monde. Car c’est bien cela le fil de conduite des productions de Noah Baumbach, c’est de raconter et filmer la vie de personnages à un moment de leur vie où ils ne savent quoi faire, ni comment aller de l’avant : que ce soit chez les jeunes adolescents de The Squid and the Whale qui doivent gérer la séparations de leurs parents en même temps que leur éveil sexuel ; que ce soit chez la jeune adulte Frances qui se cherche et doit se reconstruire après la rupture avec sa meilleure amie ; ou bien encore chez les quadragénaires avec Roger qui, dans le film Greenberg, cherche aussi un sens à sa vie après avoir abandonné sa vie new-yorkaise. Le génie de Noah Baumbach, c’est de tirer ses histoires, pourtant ordinaires, vers une leçon de vie presque philosophique et grandement poétique.
Une mention spéciale pour Greta Gerwig qui joue Frances : Greta Gerwig rayonne par sa fraîcheur et offre à chaque représentation un jeu authentique et touchant. Ce qui nous plaît chez Greta, c’est sa filmographie : elle avait déjà joué pour Noah Baumbach dans Greenberg ; elle a joué pour Whit Stillman dans Damsel in Distress, un film humoristique traitant des relations humaines entre jeunes étudiants universitaires avec finesse et poésie (proche de Noah Baumbach dans le style) ; on l’a aussi vue chez Spike Jonze (clickez sur ce lien pour voir la vidéo et en savoir plus) dans la vidéo de « Afterlife » des Arcade Fire.
Puisque que Frances est danseuse, la musique a toute son importance, une note spéciale est donc nécessaire pour la musique du film et notamment ces trois grands morceaux qui rythment le film et le dynamisent : « Modern Love » de David Bowie, « Every 1′s a winner » de Hot Chocolate et « Rocks Off » des Rolling Stones. Noah Baumbach prend grand soin d’accoler une B.O de qualité à ses productions, on rappelle à cet effet que la bande originale du film Greenberg avait été faite par James Murphy, membre fondateur des LCD Soundsystem, ce qui n’est pas rien !
Les séances de Frances Ha au cinéma Arvor
Samedi 18 – 16h15
Dimanche 19 – 21h15
Mardi 21 – 13h30
Frances Ha fait partie de la liste des films en noir et blanc depuis 1970, dans la section 2010′s (ici le lien pour voir la liste).