TransMusicales 2013 : un grand cru

Pour leur 35ème édition, les Transmusicales ont fait le plein. La venue de Stromae le jeudi soir avait pourtant causé des sueurs froides à l’équipe organisatrice. Les billets s’étaient arrachés, faisant craindre des risques pour la sécurité du public. Mais tout s’est bien passé. Mieux que bien même, puisque le festival a battu son record d’affluence avec 30.000 entrées au bas mot. La soirée du samedi a donc conclu une très belle édition 2013. L’imprimerie nocturne était aussi au parc expo, on vous raconte.

fakear-1Les Trans, c’est surtout l’occasion de découvrir des pépites musicales au détour d’un hall. Plus qu’une occasion, c’est la ligne directrice du festival. Et cette année ne déroge pas à la règle. Dans un précédent article, nous avions évoqué quelques artistes coups de cœur à venir écouter. Non seulement ils ont tenu toutes leurs promesses, voire même plus, mais on a eu quelques belles surprises.

Notre soirée a débuté avec le set de Fakear. Certains d’entre vous, amis lecteurs, ont peut-être remarqué que l’Imprimerie Nocturne a déjà pas mal parlé de lui, étant donné que je suis une groupie c’est une de mes plus belles découvertes musicales depuis longtemps. Et je vais en remettre une couche. Parce que son set était magique, et qu’il a complètement fait l’unanimité. Et il n’y a pas que moi qui le dit. Lorsqu’il prend possession du hall 9, il n’y a pas grand monde. Quand il finit son set, il est plein à craquer et tout le monde est HEU-REUX. Complètement à fond, visiblement très touché par l’accueil du public, Fakear nous a fait vivre un moment de bonheur musical. On aurait pu craindre une prestation un poil trop intimiste, mais il a réussi à embarquer tout le monde à bord de son vaisseau trip-hop/électro avec énergie et talent. Avis aux amateurs, il sera au festival Panoramas de Morlaix en avril.

DakhaBrakha-1Après quelques déambulations, nous avons atterri au hall 4, devant les ukrainiens de DakhaBrakha. Le moment WTF de la soirée. En fond, des images des manifestations en Ukraine. La lumière s’intensifie, et nous voilà nez-à-nez avec quatre personnages étranges. Trois femmes en robe blanche, coiffées de chapeaux improbables qui rappellent vaguement ceux des gardes de Buckingham palace. Passé le choc visuel, vient le choc sonore. Percussions, violoncelle et chant traditionnel lancinant. Et la sauce prend! Après le premier moment de rigolade, la foule se prend à danser devant l’énergie communicative du groupe.

the-Midnight-Beast-1Retour au hall 9 où débute le concert de The Midnight beast, un mélange de hip-hop, rap, et rock. Mais à vrai dire, ce n’est pas la musique qui retient le plus l’attention. Leur prestation est ultra chorégraphiée, à grand renfort de costumes, de jeu de scène et d’accessoires. Si on devait les décrire en un seul mot, je pense que « rigolo » serait celui qui conviendrait le mieux. Suivi de très près par « potache ». Dès le premier morceau ils posent le décor, avec « Fuck the harlem shake ». Ca passe mieux quand on sait que les trois anglais viennent de la comédie. A l’origine, ils se sont fait connaître en réalisant des parodies sur Youtube. Et si ils s’adressent clairement à un public jeune, il n’aura pourtant pas échappé aux anglophones présents dans la salle que leurs textes sont très agressifs sexuellement, et pas dans le bon sens du terme.

On ne s’éternise pas, et on va jeter un oeil à la prestation des Superets. Petits protégés des Inrocks, ce groupe rennais a pas mal fait parler de lui. Je ne sais pas si c’est parce que nous avons pris le concert en cours de route, mais nous n’avons pas du tout été emballés. Voire franchement déçus. Ben oui, du rock-twist un peu déglingue à la sauce française rétro, de prime abord, toutes les conditions sont réunies pour s’ambiancer. Mais ça n’a pas marché. Trop poussif musicalement, pas super dansant non plus. On a passé notre chemin en un quart d’heure.

On a bien fait de faire une petite pause après. Parce que ce qu’il allait suivre allait nous en mettre plein la vue, plein les oreilles et plein les pattes, pour notre plus grand bonheur. Mesdames et Messieurs : Joris Delacroix. Pendant une heure, on a oublié qu’il gelait dehors (et dedans), et on est tous partis à Ibiza. Effets lumineux très impressionnants, jets de fumée et confettis qui tombent du plafond. La totale. Mais attention : si le visuel était soigné, c’est bien son set qui a mis le feu au parc expo. Une deep house violente, sans concessions et incroyablement puissante . Il a réussi à faire monter la pression en continu sans jamais céder à la facilité. Une déflagration sonore qui nous laissés un peu babas. Son set a pour nom Boarding pass, ça n’a pas raté il nous a fait décoller.

Joris-delacroix-2

On était tellement bien lancés qu’on a enchaîné sur Konstantin Sibold et Julian Jeweil, pour se gaver de techno jusque là. Le premier a bien satisfait notre envie de minimale efficace et travaillée. Il faut dire qu’à seulement 25 ans, l’allemand a eu le privilège de mixer pour les soirées Boiler Room, bien connues des amoureux d’électro. En revanche, Julian Jeweil nous a rapidement lassés. Après Joris Delacroix et Konstantin Sibold, ça paraissait fade parce que trop répétitif et peu inventif.

Et vint Acid Arab. A 5h15 du matin, on aurait pu s’attendre à une foule passive et clairsemée. Que nenni. Titubante au plus, mais toujours enthousiaste. Ce fut épique. Les deux djs mêlent acid house et musique arabe avec virtuosité, et c’est une grande réussite. Un final haut en couleur pour une édition qui aura vraiment été à la hauteur. Rendez-vous l’année prochaine.

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 Article signé Chloé V.

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