Bleu nuit, blouson rose : le premier livre en solo d’etaïnn zwer vient de paraître aux éditions du commun. On voudrait parler de recueil de poésie, mais non, c’est un récit choral aux couleurs poétiques, nuance. L’auteur était de passage jeudi 30 mai à la librairie Comment dire.
C’est après un master créa littéraire à Paris 8 et le désir d’aller vers du récit qu’etaïnn zwer se lance dans l’écriture ; iel suit alors un processus d’écriture « chaotique et organique » et un « travail sur le rythme et la rapidité », qui se développera notamment lors d’une résidence féministe et queer, un « espace de validation » précise Juliette Rousseau, son éditrice aux éditions du commun. Participant à diverses publications en Allemagne, figurant dans le recueil collectif Lettres aux jeunes poétesses paru chez l’Arche en 2021, etaïnn zwer s’amuse en tout cas de publier un livre qu’iel ne veut pas intituler recueil* de poésies dans une collection… de poésie.
j’habite un pays froid aux lois chiantes
j’ai besoin d’entertainment, brûle
toutmoi – (p. 13)
Jouant avec les références, qui vont d’Audre Lorde à un extrait de chanson de Mylène Farmer, jouant aussi avec les couleurs dans le titre qui évoque autant les blousons noirs, l’opposition genrée du bleu et du rose, retournée façon vandalisme queer, l’écriture d’etaïnn zwer use de jeux de miroirs avec différentes voix, même celle du temps qui prend lui aussi la parole. Des textes remplis d’images, vives et orales, une parole vive, qui mêle désir et territoires urbains, souvenirs et rêveries, des mots contemporains pour un intérieur queer, vivant ; comme une couleur Bleu nuit dans un blouson rose.
JOURNAL DES TOURS 11
Est-ce qu’on peut lécher un cœur à travers le temps ? (p. 66)
* Pour etaïnn, recueil rime trop avec cercueil. On propose aussi écureuil, sait-on jamais.
Marie bonjour,
je prends enfin le temps de t’écrire, pour te remercier
pour ta lecture et tes mots, et pour cette magnifique photographie – elle m’a beaucoup ému, vraiment…
j’ai une correction à faire : je n’utilise pas de pronom (ou éventuellement iel, en français) et je ne me genre pas au féminin. peux-tu changer les accords dans ton texte ?
j’espère que tu tiens vous tenez dans cette crise politique folle.
de la force, de la douceur,
etaïnn