La Revue de 16 #11 [octobre/novembre]

Si le rap se résumait à une seule prose, elle serait Prose combat. Plus de dix ans après son ultime album, MC Solaar va certainement faire « jazzer ». Seulement, il n’y a pas que lui. Qu’ils ou qu’elles s’appellent Davodka, Skalpel, Loud, Doums, VSO & Maxenss, Chilla, Geule Blansh, Eli MC ou Lionel Soulchildren, les places sont bien gardées, parfois même arrachées. Une lutte des classes où aucun·e élève n’est bien rangé·e. Où aucun·e attend sagement l’autorisation de prendre la parole. Des EP’s, des LP’s, des albums, des bootlegs à gogo avec de la trap, du boombap, de la pop’rap, de la fusion, du chant, des gimmicks, des rimes croisées, multi-syllabiques, des litotes, des images déphasées ou avec des vers rentre-dedans, c’est bien une entrée dans un nouveau western à laquelle on assiste mon pote. La jeunesse rafraichirait-elle la mémoire, ou serait-ce nos grands frères d’antan ? En attendant, il y a du pain sur le sample. Enjoy ! Qu’on y foute le Kawa !


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« Du sang noir dans un cœur

Avec les valeurs de l’ancien temps

Fuck les 35 heures

On veut la retraite à 35 ans »

[Jeunes Retraités] Doums & Alpha Wann


Ça vient de sortir ///


  • Skalpel X Many The DogLe Blues De L’Instant (EP)

skalpel-manythedog-blues« Fuck la nostalgie, le mouvement s’assagit. » Après l’échappée « solo » d’E.One avec William Blake, les militants de l’association et également label Bboykonsian sont de nouveau dans le « game » avec Le Blues de l’instant. Ais-je dis « le game » ? Dans « leur game » plus précisément, ce qui n’est pas vraiment un jeu d’enfant. Quarantenaire rappant comme un adulte pour paraphraser Rocé, Skalpel et le beatmaker Many The Dog vont s’atteler à recracher les balles que les leurs se sont ramassées pendant 10 morceaux. Un blues faisant référence à la tristesse du genre musical et à la fois à cette dure épreuve mentale qu’affrontent au quotidien les périphériens. Sans passer par quatre chemins, les deux compères rentrent directement dans le vif du sujet. À l’heure où Skyrock a changé son braquet pour réinvestir sur de « vrais » talents du rap français, Skalpel rappelle des propos faisant écho à ceux de La Rumeur : on n’attend rien d’eux et de l’industrie musicale. C’est bête mais cela fait du bien d’entendre encore certains brandir ces phrases ! C’est d’ailleurs avec « Chaud » et sur une boucle bien sentie ainsi que « Bouillants » qu’ils n’hésiteront pas à brûler le rap et le décor sur mpc. Rappelant au passage « qu’il n’y aura pas de révolution sans les cités », on retiendra l’énormissime « L’histoire avec une kalash » et son refrain scratché sur des voix de rappeurs de tous bords. Ralliant le terrain et vie personnelle, c’est par des touches plus personnelles comme « Mon fils », « Exil à domicile » ou encore « Bad ». Du rap bienveillant et mordant. Du rap de fils d’immigrés qui se revendiquent comme tels. Un rap militant qui ne veut pas que casser des briques avec stéréotypes qui ne sortent pas de nulle part mais avec un esprit critique revendiqué. La nature du rap en somme. Vous avez quartiers libres les gars, continuez à faire lever des têtes avant de couper les leurs.

  • Davodka – Accusé de réflexion

davodka-accusereflexionIl va vite. Très vite ! Brulerait-il trop vite les étapes ? Serait-ce « le vers de trop » comme il aime le rappeler ? « Il », c’est Davodka et il laisse le cool-al de côté pour se présenter comme un Accusé de réflexion. Après s’être mis en accusation sur le banc de la société, c’est en toute honnêteté qu’il plaide coupable légitimement. Celui qui a participé à certaines tueries avec Lacraps se remet de nouveau en marche (non, je ne la ferai pas) pour fournir un quatrième album solo. Autant dire qu’il endosse le costume d’expérimenté d’entrée de jeu. Ça donne quoi ? Des formules balèzes sur « Fusée de détresse », de la trap pour travailler son égo (« Ego-trap »), des jeux de mots en guise de victoire sur « Flemme olympique ». Rapide, véloce le emcee sait varier son flow tout en s’éloignant de toutes précipitation. Bon, il semble quand même dépasser le mur du son à certains moments. Parfois dans un second degré chaud bouillant (décidément), parfois dans le rôle du « pur kickeur », Davodka maîtrise le mic avec sa voix. Avec un gros taff de forcené, il confirme avec Melan qu’il livre un « Vrai combat » en dénonçant les dérives des politiques. Situés entre un mélange de punchlines réflexives et de punchlines « drôles » ou taquines, les propos peuvent néanmoins s’édulcorer et se noyer dans la masse. Cela demande donc une concentration de tous les instants dans l’écoute, ce qui n’est pas toujours facile. Les prods, faites pour kicker, s’essoufflent quelque peu car semblent s’axer dans le but de mettre en avant la vocalise du rappeur. On a réellement du mal à en sortir une au-dessus de toutes. Mais tout casser, Dav’ sait faire. Et même si son horizon musical semble s’élargir vis-à-vis des précédents albums, les sons ne se dispersent pas vraiment et restent ancrés dans le même registre. Cela peut être à double-tranchant : cohérent pour les uns, manque de prise de risques pour les autres. On vous laissera l’ultime verdict. Ré-écoutez-le avant de le condamner définitivement. La meilleure peine maximale.

  • Loud – Une Année record

ALBUM-Loud-Une-année-record« So far, so good. » Dans un pays où le franglais fait plus débat que l’écriture inclusive, le rap québecois est et restera dans nos petits papiers. Loud n’échappera donc pas à la douane musicale. Au passage, on lui souhaite la bienvenue et un gros « big up » ! D’ailleurs, soyons clairs dès le début : depuis New Phone, Loud devient incontournable. Il le prouve deux fois plus avec cet album. Rappeur populaire dans son pays tout comme Koriass ou les Dead Obies (pour ne citer qu’eux), Loud sort Une Année record. Produit par son compère Ajust‘, c’est dès la première track qu’on fait des tours de cou. Loud prouve qu’il est capable de varier son « je » et de s’adapter à plein de styles comme sur « Nouveaux riches » avec ses notes courtes, aiguës et légères pour mieux accentuer l’égo-trip. Entre « Il était moins une » dont la prod’ saignera les oreilles de plus d’un·e, « TTTTT » (pour « These Things They Take Time ») à « Devenir immortel (et puis mourir) »Ajust te fait une association guitare + bass 808 qui te laisse sur le luc, rien n’est à jeter. La question des erreurs, du temps qui passe, du sentiment d’être « au-dessus des autres » et les critiques des rappeurs québecois laissant l’accent pour s’exiler en France, Loud s’empare du mic comme une arme de réflexion (Davodka ? C’est toi ?). Issu du crew Loud Lary Ajust, c’est logiquement qu’on retrouve Lary Kidd sur deux morceaux de l’album qui se rapproche d’une pop sombre et une autre plus agressive et trappée. En somme, Loud fait du lourd et après Une Année record, j’ai gagné mon droit de chiller. À bon entendeur !

  • VSO & Maxenss – Southcoaster (EP)

vso-maxenss-southcoaster-« Si la vie est un road-trip, je conduis de nuit. » Dis-moi qui sont tes potes, je te dirai quelle musique tu fais. D’un côté, nous avons VSO : trois rappeurs de Nîmes répondant aux noms de ALIEN, PEX et VINSI. Dans l’autre coin et inconnu à mon bataillon : Maxenss, un youtubeur famoso sur la toile et issu de la catégorie « comique ». Ensemble, ils s’offrent SouthCoaster. Après le très honnête album de Mister V, un autre youtubeur veut faire ses preuves dans le rap ou faire simplement ce qu’il kiffe. Là où le membre du Woop Gang se veut sérieux et détaché de son personnage (excepté sur certaines punchlines), Maxenss semble aussi s’adonner à donner quelques flèches de plus à son arc en s’associant à VSO. Soyons clairs : cet EP est surprenant ! Avec un style totalement enjoué et des flows très énergiques, le crew détonne. Roulant à coups de jeu de mots sur « Mâles fêtards », anticipant les critiques et jouant sur le langage des youtubeurs dans « Hello haters » pour permettre à Maxenss de rapper sur son domaine, il y a clairement des choses à (re)dire. D’ailleurs, après ce flow d’insultes, Southcoasters proposent plein de couleurs, de paillettes, avec ou sans alcool comme sur « Rollercoaster ». Peut-être le meilleur son du crew (toujours des doutes). Original sur « Magma », technique et fuerte quand il s’agit de raconter un flirt sur le gros morceau (de) « Sucre », il y a à boire et à manger. En bref, c’est bien des petites douceurs en dessert ou le salé des cacahuètes en apéro que nous servent en plat principal VSO & Maxenss. C’est pas « Timelapse » qui nous contredira. Enjoué, positif dans les blèmes-pro, variant les instrus et le rythme sur plusieurs prods, rien n’est bidon. Il est même bien rempli. Allez, soyons fous et trinquons le verre plus qu’à moitié plein ! Tchin !

  • DoumsPilote (EP)

doums-piloteEn démonstration avec 2Fingz pour offrir des couplets de feu sur « Lucy » du dernier Lomepal puis en osmose sur 445 nuits avec le même Nepal, devinez qui est maintenant le seul maître à bord ? Dans l’ombre du 75e session et du S-Crew, Doums sort Pilote. 8 titres offrant une sorte de guide de voyage semi-spirituel pour faire comprendre « qu’on n’est pas dans le même délire. » Après l’intro dédié à ses proches où « il en place une pour ceux qui sont partis trop tôt », le Parisien déroule sur fond de « popo » ou de « green » tout en maniant l’art des images dans l’objectif d’aller droit au but. Timbre de voix charismatique, productions nappées et aux beats « trappés », Doums se raconte au travers ses pensées avec recul et sans surenchères, comme un planeur. Ayant déjà fait le « Zénith » sans avoir sorti de projet en solo, il anime excellemment ce titre du même nom à la « Started From The Bottom » de Drake. Ne pas oublier d’où on vient, voilà le topo ! Et « Même (si) les voleurs ont des valeurs » (« Q.D.C »), on s’envole facilement avec les proses du rappeur sur « Dans le sang » ou encore « Chronos« . Aérien, il donne même le luxe à Alpha Wann, 2zer et Zuukou de prendre les manettes. Résultat ? Le coup de cœur sera « Pharaons Noirs »« Quand la coupe est pleine, on plaide la self-défonce ». Lui, a fumé tout le monde avec un EP. Oui, vous êtes bien arrivé·e·s à destination.

  • MC SolaarGéopoétique

GeopoetiqueQue les temps ont changé ! MC Solaar revient après une trèèèèès longue absence avec Géopoétique. Première remarque, Claude brasse large avec près de 19 titres et plus d’une heure d’écoute. Le tout dans plein de registres différents et avec, parfois, des titres en langue étrangère que je n’ai toujours pas réussi à traduire. Sa voix, toujours aussi chaleureuse, emplit toujours l’espace et rassure comme avant. Son « Intronisation », medley de ses phrasés les plus « classiques » et issus des albums précédents, nous font baver de nostalgie. On se met à y croire quand soudain viennent déjà les premiers couacs acoustiques avec « Sonotones » aux accents plus-que-pop et son refrain peu convaincant, puis « Attrape-Nigaud » à la prod trap sur des propos… déroutants ? Claude s’amuserait-il avec nous en se forçant sur un style plus récent que lui ? Serait-ce un pied de nez à la jeunesse et la vieillesse ? Et surtout, est-ce bien nécessaire ? C’est tout le problème de l’album. On ressort avec l’impression qu’il veut trop bien faire en élargissant sa palette sauf que l’identité de Géopoétique est floue, là où Prose combat ou Qui sème le vent récolte le tempo s’appuyaient sur une ligne directrice et restaient cohérents. Mais réduire le dernier MC Solaar à ça serait insultant car des morceaux de qualité, il y en a comme « J.A.Z.Z  – Kiffez l’âme », « La Clé » ou encore le très beau récit historique « Mirabelle ». Claude se retrouve entre jeux de mots pesants (« Géopoétique ») et morceaux qui défoncent (« On se lève »), nouveautés forcées et vieux sons recyclés avec une prod’ de G-Funk (« Adam & Eve »), entre « Super Gainsbarre » et Mister Solaar. On reste (évidemment) sur notre faim, mais peut-être n’est-ce seulement que le début ? Débarrassé de ses démons et des trop vieilles attentes, c’est maintenant ou jamais Claude ! Fais-nous lever !

  • Chilla - Karma (EP)

karma« Si j’étais un homme, je pisserai contre les murs. » Attention, on vous demande de la concentration car cet EP va faire du bruit. Pourquoi ? Car Chilla va mettre en morceaux le rap français. Entourée de Tefa, big boss de la prod toutes catégories (Stromae, Kery James, Sniper, Keny Arkana, Vald, etc.), Chilla détonne et balance de bonnes ogives à faire pâlir Donald ou Kim. Que ce soit dans la technique, le vocab’, le kickage et les choix des prods et des boucles, celle qui a aussi écrit une « Lettre au Président » affiche beaucoup d’ambitions. La meilleure arme de Chilla ? Sa voix. Énervée, aiguisée, chargée, électrique, douce ou amère, elle s’adapte sur sa chaque prod ou alors serait-ce l’inverse ? Elle qui a cru ne jamais y arriver dans ce milieu hyper-masculin, prend une sacrée revanche. Un message pour les nouveaux riches sur « Millionnaires » avec Sofiane (en fuego), un autre aux charbonneur·euse·s sur « Aller sans retours », un pour les imposteurs sur « Si j’étais un homme » ou avec lagressif et réussi « Sale chienne » utilisant les mêmes stéréotypes sexistes de certains mais aussi surtout pour elle-même (« Trouble », « Moral »). Un EP qui « s’écoute et se réécoute » comme dirait Médine, même si les prods paraissent parfois du même acabit. Les old-school vont faire les mêmes critiques rituelles, comme pour Ladea. Un rapport de forces qu’elles peuvent néanmoins rééquilibrer dans l’empire du milieu rap. Chilla a clairement le potentiel pour faire pencher la balance de l’injustice. En espérant que ce ne soit pas qu’un aller et qu’il y aura les retours pour « celle qui n’a rien demandé ». Le monde ou rien « Chico »

  • Eli MC & Lionel Soulchildren – Manque-moi (EP)

elimc-manque-moi« On regrette toujours d’avoir trop changé une fois qu’on est grand. » Affaire sensible. Non, nous sommes pas sur France Inter rassurez-vous, mais Eli MC a annoncé que Manque-moi serait son dernier projet. En effet, il lui est difficile de concilier passion et vie d’adulte. C’est pourtant grâce à Lionel Soulchildren qu’Eli lancera ses toutes dernières forces pour sortir cet EP de 16 titres (dont 7 instrumentaux). Au-delà de la très belle pochette (en vrai elle claque), la Montpelliéraine dévoile en guise de conclusion des infimes petits bouts d’elle. Intime, titubante, parfois torturée, Eli MC démontre encore une fois qu’elle propose un autre regard sur les mots. On est d’ailleurs frappé par la prise de distance et l’intensité qu’elle émet dans ces textes, fusionnant avec des prods un tantinet mélancoliques de Lionel Souldchildren. On commence d »ailleurs joliment avec un morceau très « tiersenien » au piano et à la voix. S’ajoute ensuite le titre éponyme où la emcee en découd avec le silence avec un refrain qui reste en tête. Déployant les images sur « Mona Lisa », il faudra plusieurs grilles de lecture sans se laisser enfermer pour s’approprier l’œuvre. « Je défendrai pas le droit des femmes pour me faire des couilles en or » lance-t-elle, implacable. Sur « C’était là », en dédicaçant des lettres à ceux qui l’ont soutenue et qui ont besoin de l’être, elle rime avec justesse et sans précipitation. Dans une époque où les choses peuvent évoluer très vite, elle réclame ce qui lui échappe sur « Je veux avoir le temps » quand d’autres veulent le trône. Perspicace. Sans doute la meilleure de l’album car l’on sent toutes les intonations de voix qui changent clairement d’intention et le texte en impose sur un son de furieux. Eli a sorti Manque-moi comme un adieu à la musique. Eli ne manque pourtant de rien mais les rêveur·euse·s ont le droit de réclamer d’être tranquilles. Soit, reste en paix mais « Reviens-nous », et vite (s’il te plaît) !

  • Geule Blansh – J’raconte

J-raconte« Pas venu t’ambiancer, y a que mon moral qui est sapé comme jamais ». Membre du groupe 13 Sarkastik et présenté par Le Gouffre, Geule Blansh (sans « u ») arrive avec un 1er album tant espéré par ceux et celles qui le connaissent. Avec J’raconte, vous pouvez être sûr que ce ne sera pas de l’ordre des histoires du Père Castor. Car des histoires, Geule Blansh en a des tonnes à raconter et ce n’est pas les plus roses. Le Suisse au prénom breton n’a d’ailleurs pas hésité à prendre le risque de sortir carrément 18 titres pour un premier jet. On pourrait s’y ennuyer, c’est tout l’inverse qui se produit ! Piochant dans l’enfance et sa vie d’adulte, il semble que c’est dos au mur que Geule Blansh casse réellement la baraque. Entre punchlines sarcastiques sur l’excellent « La Carrure » et piques adressées à un rap désintégré (« Ce Foutu rap »), entre constats glaciaux sur « La Belle et le clochard » et moments de légèreté (« Du Rire au gouffre »), le rappeur impose réellement sa patte sur cet album. Le tout après avoir pris le soin de se présenter dès le premier titre. C’est ensuite que l’histoire s’accélère, que ce soit sur « Un Homme »  à la prod déizienne reconnaissable entre mille, que sur la tornade « De l’Autre côté » aux instrus sanglantes. Lucide sur sa condition sociale, résistant dans l’art tout en restant humble, ce rappeur « ordinaire » nous fait retrouver l’essence du rap dans l’album en allant au-delà de l’apparence et des marques. Trop à dire et pas assez de lignes, je me suis fait piéger ! En clair : J’Raconte est une vraie réussite ! Même le remix du titre éponyme est dingue. Un pur kiff en guise de blansh. Un coup de cœur qui foudroie directement sur place ! En avant les histoires…

 


« Ils ont construit des parcs avec des totems

Pour oublier qu’ils ont massacré des autochtones »

[L'Histoire avec une kalash] Skalpel & Many The Dog


Les Autres Albums [en un clip] ///


Zone Libre & Marc NammourDebout dans les cordages / OrelsanLa fête est finie / Kaaris – DOZO / MMZ – N’DA / Ménélik – Qlassics Vol.1 / Hamza – 1994 / Lord Esperanza – Polaroïd / Spider ZED – Figurine / Katana – L’épée II Justice / Jorrdee – D€€-A-VELLI (version rouge) / XV – 404 Error

 

 


« Je serai ton indépendance, ton investissement à long terme
On s’est dit « Pour la vie », j’ai signé l’crédit pour la Benz
C’est dans la nature, le mal est dominant
Si j’étais un homme, j’ferai pas de sentiments »

[Si j'étais un homme] Chilla


La Playlist [Ça vient d'ailleurs] ///


Snoop Dog - Make America  Crip Again / Overdoz - 2008 / Boyz II Men - Under The Streetlight  / Future & Young Thug – Super Slimey / Little Simz - Feel Infinite / Open Mike Eagle - Brick body Kids Still Daydream / Twit One - Hay Luv / Lone Catalysts - Culture / L’Orange - The Ordinary Man /


Le Cri d’Amour /// DOOZ KAWA – CONTES CRUELS


« J’espère qu’il n’a pas été sage aujourd’hui. »

Il n’a plus rien à prouver mais beaucoup à montrer. Connu et reconnu, entouré par Fred Dedouet qui a produit Temps Morts de Booba, Dooz Kawa revient avec des dents encore plus longues qu’avant avec Contes Cruels. Bien qu’il avait déjà très bien marché, voire appris à courir avec Bohemian Story, et bien que pas toujours totalement convaincu, c’est en écoutant Contes Cruels qu’il m’a autorisé à changer d’avis. Car oui, cet album est une perle noire. Car cet opus indique bien son nom. Désolé Charles Perrault.

dooz-kawa-contes-cruels

« Qui de nous deux est le monstre ? » lance même Dooz sur « Le Monstre » où les émotions s’entremêlent, sont des couleurs difficiles à mélanger. Qui de nous deux alors ? se demande-t-il sur un air glacial à la Black Mirror et le ton d’un enfant apeuré. M. Chedid se fait compléter la question sans aucun accord et sans remord. D’ailleurs, poserait-il la question à ses auditeurs ? À moins que ce soit seulement pour indiquer un reflet dans le miroir que nous avons oublié. Vous avez compris le topo, le Strasbourgeois raconte ses déboires en nous coupant parfois l’appétit, rembourrés de pensées malsaines, celles qui résonnent parfois dans nos caboches. Car l’enfer c’est l’amour-propre des autres, là où laisse l’égo laisse place à l’insécurité des siens. Appuyé par un certain Lucio Bukowski, Dooz nous révèle un visage différent, empli de technicité pour livrer des couplets aux origines multiples.

« J’ai poussé dans des marécages t’sais que pourtant les filles m’embrassent
Nique ta race de bégonia, j’ai toujours pas trouvé ma place
J’ai des racines qu’ont des kalashs, c’est du suicide si je m’arrache
Je fais du rap en décalage, j’ai toujours pas trouvé ma place »

[Mauvaise Graine]

« Connais-toi toi-même » aurait dit Socrate. C’est à la manière d’un Identité en crescendo d’un Rocé que Dooz se découvre dans tous les sens du terme. Et quand de sombres pensées font du surplace dans le marécage, elles peuvent être idées lumineuses quand elle s’enfoncent dans le « Bayou ». Car oui, c’est bien « Dans la brume électrique » qu’on se sent le plus propre. Quand on sort ses pieds de la boue. Prêt à foutre le dawa sur « Désobéir » et ses jouissives sonorités « made in dubstep » sur fond d’instrus d’origines arabes, Kawa allume les mèches avec lesquels il se brûle. Violon ou violent, on retiendra que JP Manova chante « le crime paix » en étant Lunatic sur « Si la misère t’amuse » et que Lautrec rappe aussi bien qu’il dépeint le décor, le tout avec son refrain ultra-efficace.

« Koi ?! Kestaaa ?!! » T’es pas convaincu ? Pourtant il est sale et horrible cet album, crois-moi l’ami. Comme Brassens et Nekfeu, c’est même une « Mauvaise graine depuis le départ ». Puis au milieu de tout ça, tu apprendras qui est Aristophane et pourquoi les fleurs se referment la nuit. Il a beau faire le rossignol, il sera un « Oiseau mort » tôt ou tard. C’est déjà la conclusion. « Les Rues de ma vie » termine un album charmant, comme un serpent. Comme quoi, il n’y a pas qu’avec l’argent qu’on peut flamber. Rimes riches tristement célèbres. Fin.

« Ils font passer des gens affables,

Pour des mafieux de Calabre

Car une hirondelle Twitter

Peut faire le printemps arabe »

[Désobéir] 


Ça va sortir bientôt ///


  • 17.11 : Freez – Les minutes vides (EP)
  • 17.11 : Jarod Le Caméléon – Attitude Deluxe
  • 17.11 : Lacrim – R.I.P.R.O 3
  • 17.11 : Sinik – Drône (EP)
  • 17.11 : Pumpkin & Vin’s Da Cuero – Persona Non Gratis (EP)
  • 23.11 : Kekra – Vréel 3
  • 24.11 : Ichon – Il suffit de le faire
  • 24.11 : Sopico - Ëpisode 1
  • 24.11 : Keblack – Rattraper le temps
  • 24.11 : Joke – Ultraviolet
  • 24.11 : Pejmaxx – Pejmaxx
  • 24.11 : Lucio Bukowski – Requiem/Nativité
  • xx.11 : La Main Gauche – Amours platoniques (EP)
  • 01.12 : Jul – La Tête Dans Les Nuages
  • 01.12 : Joe Rocca – French Kiss
  • 01.12 : Guizmo – Amicalement Vôtre
  • 01.12 – VA – Tueurs [BO]
  • 01.12 : Furax Barbarossa & Jeff Le Nerf - Dernier Manuscrit
  • 05.12 : Skmicaz – E.T : Essonne Trotteur
  • 09.12 : Senti’ – Fous alliés
  • 15.12 : Booba - Trône
  • xx.12 : Médine – Storyteller
  • xx.xx – AL – Punchlife
  • xx.xx – Nasme – NC

« Eux te parlent d’oseille

Moi, je te parle de c’que j’connais

Les deux mains collées

J’regarde le ciel »

[De l'autre côté] Geule Blansh


Ça groove sur Rennes [et ses alentours]


  • Josman + Lord Esperanza + Heskis + Archpl Gang / 17 novembre à 20h – Antipode MJC
  • Grillz Acte 1 (Ober & Hoodboyz) / 17 novembre de 00h à 6h – 1988 Live Club
  • Same Fam invite : Di-Meh / 21 novembre de 00h à 6h – 1988 Live Club
  • Klub des Loosers / 27 janvier à 20h – L’Ubu
  • KCIV & Friends : Goodguy x Moriba / 23 novembre à 00h – 1988 Live Club
  • Necro + Dj Marrrtin / 25 novembre – 1988 Live Club
  • OldToTheNew HipHop Party #8 / 2 décembre – 1988 Live Club
  • Vald [Showcase] + Sear Cabe & friends + Doo Boyz/ 7 décembre – 1988 Live Club
  • Siboy / 15 décembre à 20h – 1988 Live Club
  • Roméo Elvis + Jeanjass & Caballero / Mars 2018 – Antipode MJC  [COMPLET]

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« Personne n’est invincible, on n’écrit pas l’histoire »

[Manque-moi] Eli MC


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