De la matière, un jeu sur les surfaces, La rouille peint des visages en grand format, en extérieur, dans des lieux souvent inattendus. Entre une exposition à Rennes ce mois-ci et la collaboration avec le rappeur Vîrus, question à celui qui a un nom à l’image de ses œuvres.
Une exposition éphémère du 9 au 12 mars à Rennes à la galerie L’Ombre blanche et un livre-disque en collaboration avec Vîrus à paraître fin mars au Diable Vauvert : l’occasion était idéale pour lui poser quelques questions sur son travail.
■ La rouille, pourquoi ce nom ?
La rouille vient d’un surnom donné par mon père en référence à ma couleur de cheveux, d’où mon attrait pour sa texture, couleur et évolution.
■ Quel est ton parcours en tant qu’artiste ?
J’ai toujours gribouillé, mon père étant maître d’œuvre, la table à dessin avait une place importante dans la famille. J’ai tour à tour été clown, danseur, grimpeur et actuellement je m’épanouis dans la peinture, jusqu’à la prochaine passion…
■ Tu travailles principalement sur les visages, qui semblent torturés, fantomatiques (ce qui s’accentue par la matière); quelle est ta recherche, et quelles sont tes plus grandes influences (ou artistes qui t’ont marqué) ?
L’Histoire de l’art m’a toujours intéressé, pour t’en citer quelques-uns je dirais Raushenberg, Basquiat, ou encore Cy Towmbly… Après les atmosphères des friches industrielles ou autres lieux laissés à l’abandon par l’homme sont une source d’inspiration et de sérénité.
« et on a papoté littérature… »
■ Tu illustres un livre/disque avec le rappeur Vîrus sur Les Soliloques du pauvre de Rictus qui doit sortir prochainement; comment s’est faite cette collaboration ?
Vîrus cherchait un illustrateur pour son projet : pour reprendre ses mots « une nuit il a eu une illumination, la rouille ! » ; Karine Guignard aka « La Gale » nous a mis en contact, il m’a exposé son projet et on a papoté littérature. Après ça il m’a laissé carte blanche, avec comme seule indication essayer de coller aux illustrations originales réalisées par Steinlen en apportant ma patte.
■ Les Soliloques du pauvre (1897) de Rictus est un texte fort, qui malgré son époque, reste terriblement actuel…
L’éternel recommencement, l’humain tire rarement leçon de ses erreurs passées…
■ Tu exposes prochainement à Rennes à l’Ombre blanche, rue Ginguené; quelques mots sur cette exposition ?
Ça c’est fait de manière simple, Sarah m’a contacté pour me proposer une exposition, dans un premier temps réticent à exposer sur Rennes, je suis passé la voir, le lieu et son accueil chaleureux m’ont fait changer d’avis…
■ Ton dernier coup de cœur culturel ?
Culturel au sens large, je dirais mon dernier road trip en Italie en compagnie de Ze Carrion, un artiste espagnol, de belles rencontres, une architecture, des paysages, la gastronomie et une manière différente d’appréhender les choses.