La maison d’édition le Mot et le Reste publie dans son catalogue un bon nombre d’anthologies, notamment musicales. Après le neo-trad breton, le rock au féminin, ce mois-ci c’est au tour de la musique occitane de se faire passer en revue par Camille Martel & Jordan Saïsset.

« On n’est pas le produit d’un sol, on est le produit de l’action que l’on y mène. »
Félix-Marcel Castan, penseur occitan

L’ouvrage débute par un florilège de citations, sélectionnées parmi des livrets de disque, des propos d’historiens, de penseurs ou poètes; de quoi introduire la réflexion sur « la musique occitane ». Définition d’un territoire, instruments utilisés, matériaux esthétiques, et jalons historiques. La préface retrace ainsi des étapes concernant la langue occitane, mais surtout l’apparition des labels consacrés à la question, comme Ventadorn; elle explique également les liens entre le regain d’intérêt pour les musiques traditionnelles et la folk des mouvements militants.

« On peut dès lors se questionner sur les critères d’accessibilité
aux grands marchés du monde de la musique et sur la façon dont
sont encore perçues les musiques à « consonances régionales ». »

Se resituer, surtout depuis les années 80, dans un panorama qui va du succès de Massilia Sound System à la tchatche des Toulousains de Fabulous Trobadors, jusqu’aux labels qui se créent encore comme Pagans pour le secteur du Béarn, la polyphonie de Gacha Empega, le tout fortement marqué par les influences diverses du pourtour méditerranéen, ou même celle du reggae. Le livre ne se veut pas d’autre approche que celle de la discographie; voilà donc 100 disques soigneusement choisis qui vont d’André Minvielle à Dupain et qui vous permettront de naviguer en Occitanie.