Prenez une centaine de Rennais, installez-les devant les collections permanentes du musée des Beaux-Arts et demandez-leur de croquer les précieux sésames artistiques. Vous obtiendrez un musée recopié, destiné à voyager et un défi participatif relevé haut-la-main le week-end des 30 & 31 janvier !
À l’initiative de « L’école parallèle de l’imaginaire » et du metteur en scène et plasticien Simon Gauchet codirecteur du collectif, soixante habitants de la capitale bretonne devaient prendre une feuille, des crayons de bois ou pastels pour dupliquer les quelques 320 tableaux du musée des Beaux-Arts samedi 30 et dimanche 31 janvier. Face à l’enthousiasme provoqué par l’appel à participation, en réalité cent vingt volontaires ont investi l’ensemble des salles de l’édifice culturel. Des anonymes âgés de 6 à 80 ans, mélange des genres et mixité sociale au rendez-vous : enfants, collégiens, étudiants, citoyens de la vie active et même retraités. Certains déjà rompus à l’exercice mais pas uniquement. Néophytes bienvenus, chacun se lance dans l’aventure sans complexe. Il suffit juste d’un peu d’imagination, d’attention et surtout de bonne humeur.
Au programme, une renaissance esthétique des œuvres. Sous le regard curieux et conquis du grand public, venu en nombre, les participants concentrés se réapproprient des peintres inconnus, oubliés ou admirés. Les œuvres revisitées transitent entre leurs mains novices ou expérimentées. De la graine de génie ordinaire pousse devant les cimaises. Des feuilles colorées ou noir fusain se propagent sur le sol. Ici une femme menue aux cheveux poivre et sel s’attaque à la fresque épique de la Chasse aux tigres de Rubens ; là une silhouette masculine élancée, assise en tailleur, carton à dessin sur les genoux, s’emplit de la poésie de Novembre de Lowell Birge Harrison ou là encore un homme à fine moustache, jambes croisées sur un tabouret, croque un portrait classique d’un buste de femme dénudé, signé Picasso. Pour parfaire l’expérience, chaque dessinateur en herbe sera convié à mimer la position de son dessin lors d’une installation photo ludique, souvenir en image de cette journée insolite.
Mais la performance ne s’arrête pas aux beaux-arts. Elle consiste également en un voyage extérieur, une renaissance entre d’autres murs. Les reproductions quitteront donc l’enceinte de l’établissement direction l’Hôtel Pasteur, ancienne faculté des sciences devenue espace urbain alternatif, incubateur de talents et d’expériences protéiformes. La structure accueillera les travaux des 120 participants du 05 au 21 février sous forme d’une exhibition également participative. Le public pourra choisir parmi les 300 dessins dispersés dans des portants et les disposera sur les panneaux magnétiques de l’espace exposition. Le musée recopié dévoilera alors ses trésors réincarnés et conjugués au présent.
L’exposition sera à découvrir à l’Hôtel Pasteur du 5 au 21 février 2016 de 14H à 18H
VERNISSAGE DE L’ÉVÈNEMENT LE 4 FÉVRIER À 18H30