Jeudi 5 novembre, le Diapason est sous la bruine, et Jazz à l’Ouest, démarré deux jours plus tôt, continue ses concerts. Ce soir-là, pas n’importe lequel. Dr Lonnie Smith Trio est attendu d’oreille ferme. Retour sur le concert.

C’est Tribeqa, groupe nantais devenu aujourd’hui trio, qui ouvre la soirée. Une musique « hybride » qui allie rythmes ensoleillés au balafon, accords et arpèges à la guitare, et un brin de teinte hip-hop avec la présence de platines. Dj Djo balance parfois quelque samples de musique africaine, de jazz, de voix (qui sont aussi présentes au micro) et surtout des scratches qui donnent une saveur particulière à leur musique, quelque part entre le jazz, les musiques traditionneles et des sons contemporains. Un set d’une heure annonçant la sortie de leur 3e album pour 2016, soit 6 ans après Colors.

Une entracte, et le public piaffe d’impatience pour Dr Lonnie Smith. Que ceux qui n’ont pas pu venir se rassurent : ils ont vraiment raté quelque chose. Turban sur la tête, sourire ravageur aux lèvres, la légende de l’orgue Hammond B3 ne vient pas seul : accompagné du jeu impeccable de Joe Dyson à la batterie et du très inventif Jonathan Kreisberg à la guitare, Lonnie Smith enchaine les blues, standards ou autres arrangements de son cru. Les superlatifs sont vains pour parler des musiciens, et du concert qui s’avère à vivre et non pas à commenter. Jazz, groove, blues, mais surtout compositeur génial Lonnie Smith harmonise avec ses mains, balance la basse avec ses pieds, sifflote, et n’hésite pas à commenter le jeu de ses partenaires avec des « what », sourire toujours jusqu’aux oreilles. Les vibrations derrière l’orgue Hammond se transmettent dans la salle. Il est tard et il bruine toujours dehors. Qu’importe. Le public vient de vivre plus d’une heure d’un jeu fabuleux. Le genre de concert qui pourrait expliquer les mots mystère et sublime.