C’est complet. Archi-complet. L’Antipode MJC dans le cadre du festival Urbaines accueillait le samedi 28 février une affiche 100% rap français que les amateurs attendaient depuis quelques temps. Micronologie, groupe rennais, et la Scred connexion, groupe mythique. Retour sur une soirée… de sueur et de scratches.

La soirée démarre alors que Dj Freshhh (encore lui) est derrière les platines, et c’est Enogy avec son acolyte Douggy, vainqueur de la dernière End of the weak Rennes qui commence pour présenter son projet. Totalement dans la tendance du son actuel, certains se demandent si la direction des royalties et des Monster munch va leur rester sur l’estomac. Bref, certains n’apprécient pas vraiment, tandis que d’autres sautillent pour s’ambiancer.

C’est ensuite au tour de Micronologie d’attaquer, avec leur dernier album Équations verbales paru fin 2014 et joué pour la première fois à Rennes; et le trio le défend bien, Dj Sambal aux platines, en clair, ça défonce pas mal, ça envoie de la punchline efficace et du son tantôt mélancolique, tantôt festif, parfois dansant. Casta, Safirius et K.Oni profitent ainsi de 45 mn de scène, avec le sourire, partagé par le public.

Une petite pause, et Dj Freshhh remet ça avec un mix qui ravit les auditeurs, mais aussi les breakers qui improvisent une scène au milieu du public. Puis les lumières s’éteignent. Personne n’est encore sur scène que le public hurle déjà et se tasse comme il peut. Dj Veekrat rentre sur scène. Dix minutes d’introduction. Dix minutes pour chauffer la salle qui n’en demandait pas plus pour que ça explose lorsque Ahmed Koma entre sur scène. Il sera vite rejoint par Mokless, Haroun et Morad. Le public est en feu, et il va surtout rapidement être en sueur pour plus d’une heure trente de concert. Les classiques vont s’enchainer, de titres collectifs aux projets solos : « Bouteille de gaz », « Partis de rien », « Avec c’qu’on vit », « Je parle », « Dans l’arène », « Loin des rêves », « Monnaie Monnaie ». Seul regret pour une partie du public : le choix d’une setlist qui a coupé trop de titres collectifs, ne laissant parfois qu’un extrait en guise d’amuse-oreilles. Mais qu’importe, l’ambiance qui a transformé la salle en sauna prend le dessus, ça gueule, ça suinte, ça rappe, ça répond, ça scratche, ça bouscule, ça tangue. Quand je dis scred, vous dites connexion. Les emceess finissent par laisser la place à un open mic. Juste le temps de se barrer en scred.