Chansons joyeuses, de Mathieu Ramage : des énergies punks et sensibles au service d’un idéal poétique et remuant.

Pour la sortie, forcément émouvante, de son premier album, produit par le label IDO, Mathieu Ramage a donné un concert ce samedi 9 mars au 4Bis. Accompagné en cette glorieuse occasion d’un accordéoniste (Silvère Vauléon), d’un batteur (Gwendal Mainguy), d’un guitariste (Niko Chatalain) et d’un bassiste contrebassiste (Guillaume Jurkiewicz), Mathieu Ramage a donné de la voix pour faire entendre ses chansons joyeuses, entouré de musiciens avec qui il a l’habitude de jouer.

Son autodérision, son insoumission, son énergie sur scène et son insolence ne seront peut-être pas suffisantes pour éradiquer la morosité de l’époque épinglée dans « Jamais tranquille » ou pour terrasser les hydres de la guerre contre lesquelles on pourra toujours opposer quelque objection de conscience en refusant de céder à la patrie son corps ou sa raison, comme dans « Le soldat anarchiste ». Ces chansons joyeuses aideront juste un frère aîné à se réjouir que son frère cadet n’ait pas à combattre bêtement au front (« Anonyme héros »). Avec Chansons joyeuses, au moins nous restera-t-il donc toujours les muses (peut-être plus ou moins frelatées), les mots (après lesquels on n’a pas fini de courir), nos péchés mignons, nos idoles plus ou moins déglinguées (« Michel Gainsbourg »), ou nos amis, avec qui s’enfuir en bordée.

Bref, sous un déluge de confettis et dans un maelström de cotillons, « mais enfin aimez-vous bordel ! » aurions-nous envie de clamer pour reprendre l’injonction en conclusion de sa chanson « Le village ».