Présenté dans le cadre du festival TNB en novembre 2021, le spectacle Mes parents de Mohamed el Khatib est de nouveau sur les planches à Mythos. Un texte sur la filiation, et un travail démarré en plein confinement.
©Yohanne Lamoulere
Pour sa nouvelle création Mes parents, le dramaturge et metteur en scène Mohammed el Khatib s’est entouré de la promotion 10 des étudiants de l’école du TNB; et surtout d’un travail de collectage vidéo auprès d’eux et leur famille. La pièce raconte les réactions des parents envers leurs enfants, comment ces derniers prennent leur indépendance, en se forgeant, comme ils peuvent, leur univers. Dans un même temps les parents évoluent dans leur rôle de confidents et d’influenceurs. Ce tour de passe-passe est une caractéristique du travail de Mohammed el Khatib, qui poursuit ici son travail sur la famille après, entre autres, La Dispute.
En répétition – ©Gwendal Le Flem
Les transmissions de génération en génération se révèlent alors uniques et en même temps banales. Les souvenirs des vidéos, faites en famille, deviennent un support, dévoilant le portrait de cette génération du début des années 2000. L’intimité dévoilée et exhibée au public est caractéristique de la mise en scène de soi, dans les récits de construction identitaire. Il y a des vérités qui font que chaque personnage répond à des clichés, et que ces types de représentations familiales (et familières) font sourire, étonnent, surprennent, déçoivent, pouvant parfois faire pleurer.
En triant les sujets à aborder entre parents-enfant, cette sociologie tire des ficelles au sujet de la relation à distance de la cellule familiale, en se servant des outils numériques (Skype, WhatsApp, appels téléphoniques), ce qui donne d’ailleurs un portrait attendrissant sur la génération des plus de 50 ans, à ceux qui s’adaptent aux outils de communication via les smartphones. Ces parents pourraient être nos parents; et nos réactions dépendront de notre expérience antérieure, et c’est ce qui fait la force du travail de Mohammed el Khatib.
Reprise au Tambour jeudi 7 et vendredi 8 avril dans le cadre de Mythos
