Les arts de l’islam à l’honneur au musée des Beaux-arts

Jusqu’au 27 mars 2022, l’une des 18 expositions Arts de l’islam, un passé pour un présent se tient au musée des Beaux-arts de Rennes. L’occasion d’une mise au point sur ses dimensions historiques et culturelles, et de poser les deux yeux sur de très belles pièces.

 

cerf-paon-iran

Les sculptures de cerf et de paon, qui fonctionnent généralement par paire, servent notamment lors des processions du mois de Muharram, commémorant pour les Chiites la mort du petit-fils du prophète – Iran, 2ᵉ moitié XIXᵉ – acier, or et argent.

Avec pour objectif de « sortir de l’orientalisme »*, chaque rouage de cette vaste exposition invite à regarder autrement les arts de l’islam. À prendre en compte leur dimension culturelle plutôt que leur connotation religieuse. Car parmi ces œuvres, provenant de différentes collections, autant de figures sacrées que profanes. Le musée des Beaux-arts propose alors, comme tous les autres lieux, une dizaine d’œuvres, ainsi qu’une immersion en images dans différents sites artistiques du monde islamique, d’Alger jusqu’à l’Ouzbékistan. Une projection intitulée Traversée (et qui donne fortement envie de s’y rendre).

 

Il s’agit de reconsidérer déjà la vaste période couverte, de la fondation de Kairouan en Tunisie en 670 à la création de la République islamique du Pakistan en 1947, autant que l’immensité géographique de ce rayonnement (des éléments fournis bien à propos dans le livret de l’exposition). C’est ainsi que l’on voyage de la Sicile avec un crosseron animalier en ivoire (conservé à la cathédrale de Vannes) jusqu’à la Turquie avec des étuis à arc ornés de pierres précieuses.

crosseron-sicile

L’occasion d’appréhender aussi différentes techniques, comme la céramique avec différents plats et coupes, cette fois provenant d’Espagne, et dont les oiseaux sont un élément récurrent. Des céramiques dites lustrées, réalisées selon la technique du lustre métallique inventée en Irak au IXᵉ siècle, donnant à l’émaillage des reflets fascinants. Un aspect brillant qui se retrouve également dans les dorures de plusieurs gravures représentants des dignitaires moghols. Un art du portrait en Inde qui débute au XVIᵉ siècle et se poursuit avec notamment de nombreuses commandes et attisant la curiosité des Européens. Mais question reflet, peut-être chercherez-vous le vôtre dans une boîte à miroir laquée ?

miroir-iran Dara-Shikoh-gravure
À gauche : détail d’une boîte à miroir, Iran, XIXᵉ – À droite : portrait de Madanna, 1ᵉʳ ministre hindou du sultan Abul Hasan Qutb Shah, Inde, XVIIIᵉ.
* Lire les propos de Yannick Lintz, commissaire générale à ce sujet.

Toutes les informations sur l’exposition

 

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