Grand Soufflet : Chergui* au Thabor

C’est une véritable transe qui a saisi le chapiteau du Thabor vendredi 8 octobre dans le cadre du Grand Soufflet : N3rdistan et Al Qasar ont embrasé le son et envoyé quelques messages de lutte et d’espoir.

 

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Si quelques mots pouvaient résumer le concert en double plateau du vendredi 8 octobre, ce serait assurément la lutte, le sourire et l’énergie, communs aux deux groupes forgés de musiques marocaines. En première partie, N3rdistan, bien loin de la formule duo que nous avions découvert quelques années auparavant à Bars en Trans. Cette fois le groupe compte 5 membres : Walid Ben Selim et Widad Broco (qui alterne entre machines et rap au micro), Nidhal Jaoua (au qanun), Cyril Ganerie (batterie) et Khalil Hentati (machines). Une nouvelle force rythmique et mélodique donc, qu’il s’agisse d’appuyer le set à la caisse claire ou de placer des envolées mélodiques avec les cordes du qanun (instrument qui se joue sur les genoux).

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Forts d’un premier album sorti en 2019, N3rdistan sait suivre une ligne musicale autant marquée les musiques traditionnelles que des sons contemporains : un melting-pot gagnant sur tous les plans.  Défendant les mots comme ceux de la poétesse irakienne Nazik El Malaïka, c’est en arabe et en darija que les deux voix du groupe finissent par se rejoindre, pour envoyer une sauce rock-electro-hip-hop telle une véritable déferlante verbale. Le public participe, le duo finit par sauter partout. Un seul mot semble valser dans le public (heureux de profiter des concerts sans masque) : encore !

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C’est ensuite au tour d’Al-Qasar; et c’est dans un (faux) calme rock-garage que démarre leur concert. Emmené par le chanteur gnawa Jaouad El Garoug, une bonne partie de la recette d’Al-Qasar réside en un cocktail musical savamment travaillé : un guitariste (Thomas Attar Bellier) qui alterne parfois avec un oud électrique, un bassiste qui ne lâche rien, une batterie et un joueur de derbouka.

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Un mélange de rock puissant et une dose de psychédélisme, auquel se mélangent progressivement des effluves de rock touareg et surtout la transe gnawa qui arrivera surtout lorsque le chanteur jouera des qraqeb.

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D’un groove savoureux à des titres dansants, Al-Qasar mène son set magistralement. Un cocktail enivrant qui s’achèvera dans deux titres survoltés, et la reprise de celui d’introduction en guise de rappel, le titre Dance of maria issu de leur album Miraj paru en 2020 sur le label The Arabian Fuzz. Un cocktail qui ne manque pas non plus de revenir les pieds sur terre en rappelant la situation actuelle des exilés aux quatre coins du monde.

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Un régal que cette soirée pour laquelle nous n’aurons plus qu’un seul mot à dire :  شُكْرا

*le chergui est un vent marocain venu du Sahara

 

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