L’illustratrice rennaise Claire Malary revient en compagnie de Mélanie Trugeon pour la co-écriture d’un nouveau roman graphique. Après Hallali, voilà d’autres espaces sauvages, ici dans Le Désert d’Ata paru chez Actes sud.
La terre se réchauffe ; la sécheresse est problématique, le manque d’eau est déjà à l’œuvre sur la planète. C’est sur ces problématiques que se base le livre, dont l’histoire se situe au Chili, dans le désert d’Atacama, le plus aride de la planète. Un milieu hostile dans lequel va s’aventurer l’ornithologue Jahel, à la recherche d’un point d’eau où les flamands roses* peuvent s’abreuver et ainsi se perpétuer.
Au-delà de son hostilité naturelle, l’environnement l’est également, hostile, par la faute des hommes ; le Chili, premier producteur de cuivre au monde, excelle tristement dans le volume de déchets miniers (et par extension la dégradation des sols et de la nature environnante). C’est dans ce paysage désolé, sec, représenté uniquement en gris et blanc, qu’évolue l’héroïne ; pas de couleur pour elle non plus, pas plus que pour le mystérieux individu qu’elle rencontre sur place. Les couleurs sont ici uniquement réservées aux oiseaux.
Un choix graphique tranché qui reflète le combat auquel Jahel se livre ; comment survivre ? Que raconte le désert d’Ata face à ces « ordures vouées à éventrer la terre » ? Et malgré la désolation, la bestialité de certaines scènes, la poésie s’échappe par petites touches. Jusqu’où le désert peut-il s’étendre ? Le livre n’apporte pas de réponse, mais souligne avec justesse et talent la souffrance des oiseaux dans leur propre environnement.
Une vidéo de présentation du projet a été diffusée lors de la cérémonie de remise du prix COAL 2019, au Centre Pompidou.
