Dans le brouillard automnal, le trio Jim Ballon navigue sur une mer rock psyché. Plastic Shores, 7 titres fascinants, sort ce 25 septembre (et en version K7 pour le label rennais Ideal Crash).
Deux ans après leur premier album Drying Stuff On Woodwire, le trio tourangeau Jim Ballon revient faire chanter les guitares dans un melting pot d’influences rock avec Plastic Shores. Une large dose de psyché, un peu de surf music, un soupçon de noise placé aux moments opportuns : le paysage que dessine le groupe est unique en son genre. Instable aussi. L’ouverture du titre « Airline » sent la poussière, comme une préparation de moteur au cœur d’un désert américain. Un rythme et quelques notes répétées en boucle où se déroulent ensuite, de manière éparses, d’autres structures mélodiques, et la voix de Flavien Légland. Une face A qui s’avère plutôt lyrique, jouant sur les déséquilibres, les accélérations et les ralentis, comme sur le bien-nommé « Slow ». Tout se joue sur le contraste, comme la douceur de la fascination répétitive en opposition aux riffs ravageurs de « Psalm 4″.
Face B, le rythme reprend à fond sur « Heaven’s raven », devenant une sorte de transe hypnotique, une fuite en avant (pour échapper à l’attaque des chaises volantes de la pochette ?). L’album se clôture avec « As far as can think », à l’introduction aussi feutrée que sifflante. Une sorte de ballade, presque une rêverie, mais perturbée par quelques éléments. Chez Jim Ballon, on ne sait pas très bien si l’on rêve ou si l’on cauchemarde, si les plages sont encore faites de sable. Ou de plastique.
Plastic Shores – Un album de Jim Ballon – Flavien Légland (chant, guitare, basse), Axel Gaudron (batterie, claviers, chœurs), Bastien Torre (guitare, chœurs) – 7 titres – Sorti le 25 septembre 2020 chez Another Record, Ideal Crash et Figures Libres Records.