Mandragore, une créature maléfique en bande dessinée

Connaissez vous la mandragore, cette plante aussi magique que maléfique ? En 1911, l’écrivain Hanns Heinz Ewers en fait un roman fantastique. Et son histoire existe désormais pour la 1ᵉ̀ʳᵉ fois dans une bande dessinée signée…. Mandragore.

 

mandragoreMais qu’est-ce qu’une mandragore ? Au départ c’est une plante fleurie à la racine impressionnante et à laquelle on prête à travers l’histoire de nombreuses légendes. Poussant au pied des gibets, utilisée par les sorcières, avec des rituels de cueillette magiques qui, si ils ne sont pas respectés, peuvent rendre fou celui qui entendrait les cris de ladite racine. Début XXᵉ, l’auteur Hanns Heinz Ewers actualise ce mythe dans un roman en imaginant une mandragore humaine, fruit d’une prostituée et du sperme d’un homme pendu, créée par le docteur Jacob Ten Brinken. Cette femme fatale se retrouvera alors auréolée d’une sorte de malédiction (qui se retournera bien sûr contre ses créateurs, attention aux manipulations génétiques cela va de soi).


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Mais qui est Mandragore ? Celle qui adapte aujourd’hui ce roman a choisi au début de son parcours de dessinatrice ce nom, Mandragore. Musicienne mais également éditrice, elle fait partie des fondateurs des éditions L’Œuf qui voient le jour en 1997. Une structure qu’elle continue de développer, et y publie donc cette bande dessinée. Mandragore par Mandragore (histoire de ne pas confondre le titre et l’autrice). Le récit reprend donc la trame du roman, costumes d’époque à l’appui, et Mandragore y réalise tout, du dessin à la colorisation, pour aboutir à un livre avec un superbe marquage à chaud doré en couverture.

Le récit suit donc l’histoire de Mandragore (la créature, pas l’illustratrice, on s’y perdrait) de sa création jusqu’à l’âge adulte où elle va nouer une relation amoureuse avec Frank Braun. Et de la plupart des scènes, la dessinatrice met en avant le corps : le corps qui danse dans de belles planches qui penchent vers le croquis, le corps qui accouche, les liens érotiques entre les personnages, avec parfois des gros plans sur des détails comme les mains ou la bouche. Une rupture des cases pour laisser jouer la mise en scène dont émergent une course rapide, un bal, le tout dans des décors travaillés et aux teintes pastel. L’occasion donc de (re)découvrir cette histoire fantastique et fascinante. Et vous, oserez-vous désormais ramasser une mandragore ?

Mandragore par Mandragore d’après Hanns Heinz Hewer – L’Œuf éditions – Parue le 13 mars 2020 – 96 pages – 21 × 28 cm – 20 €

 

 

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