Les Bars en Trans, petit frère des Trans Musicales, c’est l’autre festival au cœur de ville. Il s’organise plutôt côté bistrots, petites scènes et avec une programmation singulière, dénicheuse des talents de la scène française et francophone live du moment. Entretien avec Philippe Le Breton, le directeur artistique de l’événement.
Pour les amateurs et professionnels de musique, l’adresse postale sans doute la plus célèbre de Bretagne depuis plusieurs décennies, c’est le 10/12 rue Jean Guy à Rennes. Au pied des bureaux de la french tech et du bâtiment stylé de la Mabilais, c’est dans une impasse que tout se passe ! Les bureaux de la fameuse association des Trans Musicales jouxtent ceux de l’association « Trois P’tits tour », celle qui porte le festival « Bars En Trans ».
Oui « les Bars en Trans » c’est l’autre festival, l’autre événement qui complète la proposition qui aura fait la renommée de Rennes depuis 1979, les Trans Musicales. Son organisation est calée exactement sur les mêmes dates, tous les ans, le premier week-end de décembre.
Alors que pour l’édition des Trans Musicales 2019, les artistes proviennent de quarante-huit pays différents, le festival des bars en Trans, a contrario, défend uniquement la « scène francophone en devenir ».
Les autres éléments de comparaison notoires sont la taille et la localisation des lieux de diffusion des concerts. Si le Parc Expo situé à quinze minutes du centre-ville et ses immenses hangars en tôle accueillent plusieurs milliers de personnes, pour les Bars en Trans en revanche, l’espace est beaucoup plus confiné dans des lieux parfois atypiques du centre de Rennes. Les sommes pour accéder à toutes ces propositions artistiques sont modiques (de 7 à 12 €) voire pour certaines d’entre elles, nulles, car entièrement gratuites.
Les Rennais Les Vilars seront au Papier Timbré le samedi 7 décembre ! (relire l’interview réalisée en janvier 2018 ici !)
Nous avons rencontré Philippe Le Breton au 10/12 rue Jean Guy, il nous présente l’édition 2019 et ses coups de cœur musicaux du moment.
- Bonsoir Philippe Le Breton, vous êtes depuis 17 ans le directeur artistique du festival Les Bars En Trans, quels sont les artistes qui auront marqué cet événement pour vous ?
Oui, j’ai repris le poste de programmateur en 2003 après le décès de Michel Gilles. Avant que je reprenne ce poste, on avait eu M ou Dominique A par exemple. Mais pour moi ici, le dernier qui m’aura marqué c’est Malik Djoudi que j’ai découvert sur un « Soundcloud » au départ. Il y a eu Christine and the Queen, Jeanne Added, Angèle, Gauvain Sers, Frustration en rock indépendant. En électro, je me souviens aussi d’un vrai échec au moment du concert avec le duo électro Justice dans le cadre d’une soirée Ed Banger Records. En musiques urbaines, je n’oublie pas les prestations de Big Flo et Oli devant 50 personnes, Lomepal ou Roméo Elvis par exemple.
- L’une des difficultés pour Bars en Trans c’est l’affluence démesurée à l’entrée de vos lieux de concerts, quels conseils donneriez-vous au public pour être assuré d’être dans de bonnes conditions pour voir un concert cette année ?
Je dirais précisément qu’il faut venir dès le jeudi soir car les réservations pour le vendredi et samedi vont bon train. Il y a une billetterie en ligne et il reste des places quand même mais on préfère se garder toujours une quantité de billets sur place à l’entrée de chaque concert (environ 40 %) pour tenter de satisfaire une partie du public de dernière minute. On doit respecter les jauges, les conditions de sécurité, comme un vrai festival. Sachant que l’ouverture des portes se fait une demi-heure avant les concerts, on recommande au public d’anticiper tout ça et de venir assez tôt. Et pour les heureux possesseurs de billets, on compte sur leur compréhension afin de venir dès le premier groupe pour ne pas frustrer le reste du public en attente devant l’accès sans pouvoir rentrer. Mais on rappelle que le jeudi soir c’est une super soirée, il y a plein de belles choses à voir, il reste de la place, c’est le moment de réserver.
« je suis assez fier de cette programmation. »
- Pour cette édition 2019, quelles sont vos recommandations à vous ?
Cette année, on investit le Théâtre du Vieux Saint-Étienne et c’est franchement le lieu que je recommande tous les soirs. Alors oui, il y a des choses très indépendantes comme Bracco mais d’autres comme Henry ou Murman Tsuladze qui sont des propositions avec un vrai devenir artistique. Il y a plein de choses à voir, je suis assez fier de cette programmation. Oui, le Vieux St-Étienne, il ne faut pas le louper, du jeudi jusqu’au dimanche. Dans ce lieu, le dimanche on organise un karaoké ouvert au public joué en live avec un vrai groupe sur de vrais instruments, un après-midi en mode « gros goûter musical » sympa ! Ce sera peut-être la seule année qu’on va utiliser le Vieux Saint-Étienne mais on veut en faire un beau lieu festif avec une belle ambiance. La programmation est vraiment sympa et correspond bien au lieu en plus.
- Ce sont ces artistes-là sur lesquels vous miseriez pour l’année 2020 ?
Oui je pense, certains de ces artistes, on les retrouvera sur des grosses scènes : Murman Tsuladze, j’en suis persuadé, intimement. En musiques urbaines, je pense au plateau musical du 1988 Live Club de vendredi 6 au soir avec Süeür, Glauque et Johnny Jane. Ces artistes sont moins destinés à un public de teenagers mais rappellent plus le rap conscient avec paroles politiques engagées. Je suis convaincu qu’on verra ces noms sur des grosses scènes dans le futur.
Il faut s’attendre à de beaux moments de découvertes musicales ces prochains jours. Ça se passera dans le centre de Rennes dans quatorze lieux retenus pour les plateaux musicaux de cette édition 2019 des Bars en Trans.