À l’heure de l’apéro, les murs ont tremblé (de joie) dimanche 4 novembre à l’Ubu. En guise de boisson, un chaleureux cocktail de « blues flambé au rhum » distillé avec le sourire par le trio Delgrés, entre saveur sucrée/suave de la langue créole et puissance abrasive des musiciens qui ont présenté des titres de leur premier album Mo JO DI sorti en septembre 2018.

          
 

Delgrés est un trio formé du chanteur et guitariste Pascal Danaë, du  batteur Baptiste Brondy et du soubassophoniste Rafgee. Leur nom de scène rend hommage à Louis Delgrés, symbole de la lutte contre l’esclavage dans les Antilles qui a choisi la mort plutôt que la captivité. Devant un Ubu presque rempli à craquer (pas toujours commun de voir une longue file d’attente un dimanche soir devant la salle), les trois musiciens ont mis le feu à la scène.

 

Pendant plus d’une heure et demi, le trio a enchaîné des rifles de blues rock caribéen qui décoiffent. Des textes engagés également qui évoquent la mémoire des luttes passées et présentes comme dans « Mr Président » avec un hommage aux réfugiés qui ont traversé ou traversent encore la Méditerranée dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Europe. Des propos-contestation servis dans une langue de velours et avec bienveillance. Chez Delgrés, la colère s’exprime dans la puissance musicale. Une dégustation apéritive pour le plaisir des oreilles et des sourires !

           

Vous pourriez aimer

Zebda – Quartiers d’été 2012 Rajery, Tantsaha, des paysans à la Péniche Zambilila, électro et humanitaire