Lundi 17 septembre, le réalisateur Michel Toesca venait présenter au ciné TNB son documentaire Libre. Au même moment, le Collectif de soutien aux personnes sans-papiers investit les locaux, alors invités à participer au débat.

Le réalisateur Michel Toesca, au TNB de Rennes le 17 septembre

Le documentaire Libre signé Michel Toesca filme sur 1h40 le combat de Cédric Herrou; si vous ne savez pas de qui il s’agit, vous avez raté les informations ces 2 dernières années. Cédric Herrou, agriculteur, accueille des réfugiés dans la vallée franco-italienne de la Roya, devenant du même coup hors-la-loi et condamné en août 2017 à quatre mois de prison avec sursis. Ce « délit de solidarité », il n’est pas le seul à en faire les frais (17 recensés en 2017 par le CNCDH*), et même si le Conseil constitutionnel a visé en juillet 2018 qu’il ne soit plus un délit, le durcissement avec la loi asile et immigration ne peut que laisser dubitatif.

Le réalisateur, qui commence à filmer le sujet dès 2015 avec des interview à Vintimille et des déplacements dans le secteur, est ami avec Cédric Herrou, qu’il suivra donc durant deux ans. Au final, un documentaire présenté notamment au dernier festival de Cannes, où le F.N. harcèlera Cédric Herrou; même chose lors du dernier festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo.

Mais la réalité s’invite ici aussi. Mercredi 12 septembre, la police évacue le parc Saint-Cyr et 50 familles occupent alors l’esplanade Charles-de-Gaulle, dormant ensuite au CRIJ. Certaines familles sont alors relogées dans des hôtels. Le collectif se saisit des journées du patrimoine sur le week-end pour être visible sur différents lieux; une nouvelle évacuation a lieu à la cathédrale. Puis, lundi 17 septembre, le TNB accueille pour quelques nuits une trentaine de personnes; une situation intenable pour le Collectif de soutien aux sans-papiers, reçu par la préfecture mercredi 19 septembre. Nous sommes en 2018, et ce sont des lieux inadaptés qui font office de solution d’hébergement précaire. Nous sommes en 2018 et des enfants sont toujours à la rue. Et demain ?

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