Dimanche 19 novembre, devant un parterre comble, la Compagnie Coppelius présentait son spectacle, Moucharabieh, conçu en 1 mois, spécialement pour cette 28e édition du festival Jazz à l’Ouest consacrée cette année au Maghreb. Marionnettes, ombres chinoises, instruments de musique traditionnels (oud, violon, ney, percussions), danse orientale, animent 2 contes populaires qui enchantent petits (venus en nombre) et grands (venus en voiture).

»…L’eau a coulé dans l’oued… La femme du roi Moussa est-elle toujours la plus belle ? » s’interroge le mendiant du 1er conte. Son insolence et sa langue trop bien pendue qui s’agite au son de son oud vont lui valoir la prison et la peine capitale. Car le roi Moussa, comme tout bon despote qui se respecte, est un tantinet susceptible. Et la reine vraiment très belle. Alors le roi Moussa sera-t-il assez magnanime pour dépasser son courroux et ne pas décapiter le malheureux impudent ?

Après les ambiances marocaines de ce premier conte consacré aux beautés divines du monde et à la cruauté sans égale des souverains, place à une histoire de meunier iranien qui vit au bord d’un torrent là-haut dans la montagne. Celui-là, pour contrer la concurrence d’un moulin à vent tout juste installé dans la vallée (et qui pourrait bien le mener à la ruine car qui voudra encore emprunter les chemins escarpés qui mènent à son moulin à eau ?), notre meunier perse, donc, va passer un pacte avec une sirène, tapie au fond d’un lac et pas toujours très commode, même si elle sait se montrer accommodante.

Malheur à qui recourt aux forces sous-marines occultes pour régler un souci lié au grain à moudre… (crédit photo : Suliane Legendre).

Face à un public ensorcelé positivement ravi de se laisser emporter au gré de ces histoires à dormir debout, la Cie Coppelius aura ravivé avec brio, poésie et féerie, la tradition des contes oraux. Le festival Jazz à l’Ouest le temps d’un après-midi, aura vogué vers les rives du royaume des mille et une nuits.

La Cie Coppelius : Tifenn Ragui (danseuse/marionnettiste et aussi égérie à l’affiche du festival), Grégory Foucher (comédien/marionnettiste), Julien Lebon (oud, violon, ney, percussions).