À un mois du début des élections, les rappeurs dévoilent un par un leur programme : Lautrec, Oddisee, Sianna, Kwal, Le Bon Nob’, Aladin 135, Médine, A2H, Stupeflip, Lupe Fiasco, Al Tarba, etc. Tous avec des passifs, des univers et des horizons différents. Même Booba sort un nouveau projet. Oups pardon, c’est juste un best of en attendant son nouvel album. Le calendrier de cette Revue de 16 est bien chargé ! Il offre plusieurs visages façon « Split », en espérant le même twist à la fin. Le résumé de ce match ? De l’engagement, du prosélytisme, des beatmakers un peu dark et des retours sur le concert en hommage à Adama Traoré. Parce qu’à l’IN, on aime prendre position comme Youssoupha dans « Grand Paris » (clin d’œil imaginaire).
« Ils ont mis Zyed et Bouna
À la rubrique des chiens écrasés
Moi si je préfère les chats que les chiens
C’est qu’il y a jamais eu de chats policiers «[Raison Sociale] Médine, inspiré par Cocteau
Ça vient de sortir ///
- Le Bon Nob – P’tit Con
« L’album de la maturité » aurait dit Jean-Luc Lemoine. Le palindrome le mieux gardé du rap français enchaîne un deuxième (ou presque troisième) album solo qui claque son père ! Doté d’une écriture, d’un accent et d’un flow reconnaissable parmi mille, Le Bon Nob invite la populass’ à l’écouter avec un « je » majuscule. Entouré de 4 beatmakers (Clemzbeat, Chess, Slone et Hazma) procurant des prods ayant ce p’tit truc de différent à la Sameer Ahmad, c’est vraiment un gros plaisir à écouter ! Espérons que ce ne soit que le début…
- Lautrec – Hapax
Un hapax est le fait de dire les choses qu’une seule fois, sans répétition notable. Loin d’avoir pourtant sa langue dans sa poche, Lautrec a gratté sec pour dire ses choses avec son regard parisien. D’ailleurs, la pochette de l’album présente une cartographie originale de la Ville-Lumière à partir d’iconographies indiquant la marche à suivre. Autant ne se le dire qu’une fois : c’est du louuurd ! Accent reconnaissable parmi mille, la voix de Lautrec énumère le parcours d’un mec heureux de vivre mais à la fois amer par la société qui l’entoure à travers les artères parisiennes. À écouter de suite !
- Aladin 135 – Indigo
Un peu de jeunesse dans ce monde de brutes. Et là… C’EST LE ZOUK MON FRÈRE ! Depuis New York, Aladin 135 enchaine les rimes et un style particulier fait de hauts et de bas. Entre les désillusions que propose l’avenir, l’impact de la drogue, les problèmes d’égo et les succès d’estime, Aladin 135 rafraichit par sa technique et la qualité de ses prods. Malgré un contenu intéressant, il est dommage d’être pollué par quelques rimes sexistes et un excès de virilisme… Tout le paradoxe du rap français qui est censé apporter un peu de lumière face à l’oppression. Ceci dit, ce n’est sans doute pas l’objectif des uns. Peut-être celui des autres ?
- Médine – Prose Élite
Le point commun entre Victor Hugo, Mc Solaar et Médine ? Ils font l’affiche de Prose Élite. En hommage à Prose Combat, Médine propose son nouveau western avec des titres qui font sens au parcours du rappeur havrais. Dépeindre un portrait authentique est compliqué, surtout s’il est influencé par les grands de ce monde. Et si ce sont bien les banlieusards qui font et défont le « Grand Paris », le paysage musical de l’Arabian Panther a bien changé. Parfois critiqué par le contenu, Médine ne cherche pas la division mais provoque le débat. C’est toujours le cas avec Prose Élite. Un pari(s) gagnant !
- Jonvontae (Sameer Ahmad) - Un amour suprême (EP)
« POP POP ! C’est le retour du rap français ! Pop pop pop ! C’est le retour de Sameer Ahmad ! » C’est ce qu’on appelle un album-concept. Sameer Ahmad est devenu Un Amour Suprême. La formule ? 2 Ep distincts présentant tour à tour Jovontae et Ezekiel, deux skateboarders amoureux du rap et du surf. Tous deux ont 20 ans et propose leurs visions sur deux évènements vécus de façons différentes. En attendant la suite, on espère un twist façon Night Shyamalan annonçant une suite de bon augure. Prods de crooners, thèmes liés à la religion, la genèse, la mort, la drogue, l’amour et l’amitié, Sameer rappe sur un autre registre : les autres. Belle claque !
- A2H – Un homme pleure en hiver (Winter Tape)
« On charbonne, on charbonne » détaillait A2H sur le titre du même nom. Et quand on charbonne trop, ça donne Un homme pleure en hiver, une Winter Tape pour se réchauffer quelque peu. Son terrain de jeu ? La famille, la défonce, le chill, le rap game. Le bilan ? Mitigé. Entre titres nauséabonds type « Ta copine« malheureusement sexiste ou propos annonçant que « l’on rêve tous d’être millionnaire » façon Macron alors que… non ? Pas moi en tout cas. Bref, le contraste est saisissant et montre le calvaire précédemment énuméré pour Aladin 135. Incomplet !
- Stupeflip - Stup Virus
On dit que c’est pas du hip-hop, on dit que c’est pas du rock, on dit que c’est pas de la musique. Perso, je me suis tapé le nouveau Stup’ quand même ! L’objectif du crou est le même : terroriser la population et répandre la stup’attitude. Des voix d’enfants, un mélange de rap, de pop, de personnages loufoques, King Ju et sa clique se proposent comme une « alternative » au hip-hop pour faire « un maximum de sons qui font triper ». Des retours en arrière dans l’enfance, des égo-méga-trips, des messages propagandistes, Stupeflip poursuit son odyssée nostalgique. Une recette qui va marcher. À vous d’en juger !
- Al Tarba – La Nuit se lève
Pull à puche-ca arborant le poignard fièrement levé d’Orange Mécanique, batte entourée de barbelés à la Lucille de Walking Dead, voiture de flics avec gyro allumé fuyant une lune monstrueuse sous les néons des sex-shops et les fumées d’égouts : bienvenido dans le monde d’Al Tarba ! Entre mauvais rêves et cauchemars, le gouffre est mince. C’est à l’intérieur que le beatmaker de métier vous oblige à pénétrer. Entrecoupé de dialogues entre Slimane Dazi, interprétant un mec un peu paumé errant dans les rues et les interlocuteurs d’une étrange ville morbide et immorale, on assiste à un maelstrom sonore ! Électrique, tendu, intense… C’est comme ça que la nuit se lève pour l’artiste ! Chapeau bas et bonsoir !
- Kwal – Les Liens
C’est beau, c’est bio, c’est Kwal ! Prônant les circuits courts pour assortir Les Liens en musique, Kwal se la joue voix posée et sonorités acoustiques. Mais pas que ! Chanteur-slameur selon ses dires, globe-trotteur émérite, comédien ou auteur jeune public, Vincent de son prénom remporte sans doute la palme du « Split ». Identités multiples, en crescendo aurait dit Rocé, la bête se réveille en plein milieu d’un quintet pour assurer le spectacle. S’adresse davantage aux amateurs de slam que de rap. La sensualité en plus !
Ça vient d’ailleurs ///
-
Lupe Fiasco – DROGAS Light
Il avait repris les couleurs du printemps avec Tetsuo and Youth puis Lupe Pharaoh, un peu comme Valbuena. Le emcee a cette fois-ci pondu Drogas Light. 14 titres qui ont fait l’objet de vives critiques. L’artiste étant habitué et s’adjugeant le soin de noter lui-même ses projets suite au désastreux Laser. Vaut-il 7/10 ? Si l’album fait clairement dans tous les registres et offre un panel large avec de la trap du boom-bap, de l’eurodance, de l’engagé ou du léger, il alterne aussi logiquement le bon et le moins bon. Bien que dorénavant en indépendant, on ne décolle pas vraiment dans Drogas. Lupe ne serait-il devenu que l’ombre de lui-même ? Réponse… au prochain album !
-
Adlib – Primitive Tomorrow
Ad libitum est une locution latine qui signifie littéralement « jusqu’à ce que (je) sois pleinement satisfait« , ou mieux, « à volonté« . En musique, l’expression est utilisée et portée sur la partition, souvent sous sa forme abrégée ad lib. pour signifier à l’exécutant qu’il peut répéter à volonté un passage de l’œuvre, la plupart du temps à la fin de celle-ci. C’est un procédé courant en chanson, où il achève les morceaux avec un decrescendo (source Wikipédia). Vous ne connaissez pas Adlib ? Écoutez-le ! Now !
-
21 Savage – 21 Uzi
Le duo sanglant de 21 Savage reprend du service. 21 Uzi détonne dans le vide sidéral qui inspire méfiance dans une ambiance à glacer le cœur. La jeunesse a du talent, et fait plus de 100 millions de vues. Loin des stats qui ne reflètent pas toujours la réalité mais près des States, les deux compères annoncent fièrement un certain patriotisme pour le bordel ambiant. Gucci Mane s’invitant au bal des vampires, l’album dévoile une insolence propre aux caractères des bonhommes. Authentik !
-
Oddisee – The Iceberg
Rappeur à la parole militante politique affutée, Oddisee présente The Iceberg. Loin de reprendre le cliché du Titanic, Oddisee émerge la face cachée de son monde et du notre façon électro. À la manette de la prod aux textes, The Iceberg est extraterrestre à la première écoute et demande une attention particulière. Peut-être plus difficile d’accès que ses prédécesseurs, Oddisee montre qu’il n’aime pas s’arrêter à ce qu’il sait faire et il le fait bien.
« Tu crois vivre en enfer
C’est que ce n’est pas le paradis
Je vois des gens nager dans la merde
Et d’autres se noyer dans la tise
Y a pas de valeurs sûres sur Terre tout est relatif
Pour acheter un havre de paix ou un coin de paradis »
[Havre de paix] Sianna
Les autres « trucs » [en un titre] ///
- Zinhox - Sans sommation /// « Le son d’ma voix »
- Onra - Chinoiseries Part.3 /// Les 32 titres
- Iam – Rêvolution /// « Monnaie de Singe »
-
Sianna – Diamant Noir /// « Havre de paix »
Ça va sortir prochainement ///
- 17.03 : Deen Burbigo - Grand Cru
- 24.03 : Casta – Hexa
- 31. 03 : Vîrus – Livre disque Les Soliloques du pauvre
- 24.03 : Les Sages Poètes de la Rue – Art Contemporain
- 14.04 : Gaël Faye - Rythmes et botanique
- 21.04 : Simba – Transmissions sauvages
- 28.04 : Rennes City – Compilation
- xx.xx.17 : L’exécuteur de Hong Kong – ?
- xx.xx.17 – La Chronik – ?
Le Concert /// Hommage à Adama Traoré /// Raconté par Bobz, Elena, Dav’, Steven & Erorua
De passage en banlieue parisienne, j’ai pu discuter avec des potes du concert en hommage à Adama Traoré, mort d’asphyxie suite à des violences policières, réunissant la crème du rap français : Youssoupha, Lino, Kery James, Dosseh, Mac Tyer, Médine, Tito Prince, Sofiane et… Black M. L’évènement avait pour but de soutenir la famille Traoré et ses proches, de récolter des fonds pour payer les frais de justices et faciliter la création d’une association pour « que chacun ait accès au droit en toute égalité ». Le décor est planté, binch, pasta et cigarettes électroniques posées sur la table. La discussion s’anime après l’accord de mes interlocuteurs de raconter leur concert qui en a marqué plus d’un·e. Cela entre les imitations du « tss tss » de Lino, l’absence de Zidane, les flingues de Mass Effect et un match de Champion’s League. Enjoy !
Moi : Alors ? C’était comment Bobz‘ ?
Bobz : C’était vraiment pas mal. C’était blindé ! Et puis c’était à La Cigale en plus ! Dans le public, y avait une vraie mixité même s’il était majoritairement blanc. Y avait tout de même des mecs de quartier, c’était cool. C’était clairement un public convaincu. On avait peur que ce soit un concert du type « on parle juste 5 minutes de la cause » et que ça passe au second plan. Mais il y avait régulièrement des proches d’Adama qui prenaient le micro, des témoignages énumérant des épisodes qui décrivaient des moments de sa vie. C’était vraiment cool ! Chaque artiste faisait 4-5 sons et faisait passer un massage…
Dav’ : Comme nique les flics ! (rires)
Bobz : Haha non ! Mais il y avait parfois des slogans du type « justice pour Théo » qui étaient repris par le public. Le seul reproche que j’ai à faire, et parce que je le kiffe aussi, c’est que Dosseh a fait des sons qui n’étaient pas raccord avec l’évènement. Par contre, Sofiane a tout retourné, Kery aussi, laisse tomber ! Sans oublier Youssouf et Arsenik où Lino jouait aussi ses derniers titres. On sentait même le sol vibrer sous nos pieds. C’était impressionnant…
Elena : Je comprends pas, tu parles pas de Black M. ? (rires)
Bobz : C’était mon gros trou noir de la soirée, sorry !
Elena : Perso, j’ai trouvé que c’était un des meilleurs concerts rap que j’ai vécu. Et dans une vraie salle ! La Cigale quoi ! Pour la première fois, on n’allait pas à un concert pour faire rentabiliser un artiste, il y avait une vraie cause derrière.
Dav‘ (en mode gamer) : Je vous interromps encore ! Finalement, j’vais pas choper l’armure parce qu’en gros là y a une arme beaucoup plus importante que j’pourrai pas choper après..
Moi : Merci Dav’ pour cette intervention ! Ce sera dans le dialogue !
Elena : Très clairement, ce que j’attendais le plus c’était Kery, notamment sur le terrain du militantisme. À son arrivée, l’ambiance réapparaissait avec un aspect plus « engagé ». Si les autres rappeurs ont ramené leur truc et mis l’ambiance, Kery a donné ce petit côté en plus. Un des autres moments marquants, c’était la reprise de slogans comme « liberté pour Bagui » quand on sait comment tous les frères d’Adama ont été traités dans cette affaire. Et puis, c’est important de le dire mais je l’ai trouvé émouvant ce concert.
Bobz : Oui, c’était bien de remettre l’être humain avant le message politique. On ne parlait pas que de la famille Traoré mais aussi des autres familles.
Elena : Ça m’a pris la gorge quand la famille et les membres de la famille ont pris la parole. Ils ont interrogé toutes les personnes qui ont côtoyé Adama et raconté leurs souvenirs avec des anecdotes. C’était bien de mettre l’humain avant le martyr.
Moi : Et Black M c’était bien ?
Elena : Tu sais, il s’est fait censurer par les médias car il portait un t shirt « Pas de justice pas de paix » en hommage à Adama. Même si je n’aime pas musicalement, c’était bien qu’il soit là.
Eruroa : Bobz’ connaissait par cœur les paroles de Black M !
Elena : Steven aussi !
Moi : Steven ?
Steven : Je suis aux toilettes !
(Ellipse des familles)
Steven : Mais ouais, moi j’ai kiffé Black M ! Mais je connais tout par cœur (note de l’auteur : sa mémoire est digne d’un éléphant, vraiment). Les travailleurs, ils écoutent de tout mec ! Plus sérieusement, je voulais parler d’un truc qu’on n’a pas parlé. Avec les réseaux sociaux comme Twitter, on pouvait voir que c’était une cause qui était soutenue par pas mal de monde, plus qu’on pouvait le croire. Même si pour le concert, j’ai eu peur que ça tombe dans… hum comment dire…
Dav’ : Dans la désuétude ?
Bobz : Dans le pathos ?
Steven : Non, que ça tombe dans la mièvrerie ! Et c’était pas le cas. Les discours étaient…
Elena : Percutants ?
Moi : Poignants ?
Steven : Ils ont pris leurs responsabilités quoi !
Eruroa : Et ça permettait de sensibiliser les gens qui ne vivent pas ça de près !
Steven : Dommage que Zidane était pas là… (rires)
Dav’ : Ouais, c’était vraiment dommage. Ou Ben Arfa ! Parce qu’il représente les banlieues.
Elena : Par contre, c’est chiant que ce ne soit que des rappeurs qui soient concernés par ces causes.
Moi : Est-ce qu’on les a invités aussi ?
Elena : Ouais, mais on les a surtout pas entendus sur l’affaire. Sauf peut-être Vincent Lindon qui a fait des films en rapport.
Steven : Ce qui était cool aussi, c’est qu’il y avait des rappeurs de la banlieue d’Adama. Sofiane a même ramené tous les potes d’Adama sur scène durant le concert. C’était cool ! Même si les mecs de la sécu essayaient de les virer. Mais Sofiane était en mode DBZ pour les empêcher (il mime Sofiane bloquant les vigiles).
Eruroa : Oh ! Tu te rappelles quand Max Octave a craché sans le vouloir sur le mec qui était devant lui ?
Steven : Des barres ! Je lui ai demandé de faire le « tsss tss » de Lino le plus fort possible tu sais ! Au final, il a craché sur le type devant lui qui était chauve. (rires)
Eruroa : Ils s’étaient déjà parlé avant, donc ça s’est bien passé. Il s’était confondu en excuses…
« Poum poum poum poum ! »
Les flingues de Mass Effect dont Dav’ s’est approprié sonorisent à nouveau la pièce. Moralité ? Ne jamais tenter le « tss tss » de Lino sans un bavoir. Et surtout, soutenir les victimes d’injustices.
Les actus [en vrap] ///
- Ami·e·s breton·ne·s, sortez vos agendas ! Le 17 mars, direction le 1988 Live Club pour le concert de Davodka et Swift Guad qui devront assurer leurs albums respectifs. À la Ferme de la Harpe, on vous donne rendez-vous avec Scoop & J. Keuz le même jour !
- Vous avez pensé à checker le programme du Dooinit du 28 mars au 2 avril ? Pete Rock, Prodigy, Substancial, Prince Waly, Scoop & J.Keuz (encore), et bien d’autres ! On vous en dit plus par là !
- Le 14 avril, Deen Burbigo sera à l’Étage pour la sortie de Grand Cru. Une dégustation sonore bienvenue, prévenez votre entourage.
- On vous avait parlé de Proses Combat un peu plus haut; un vieux morceau d’Mc Solaar intitulé « Sentinel Nord« vient d’apparaitre par magie sur YouTube avec Jimmy Jay à la prod !
- Sofiane et Médine seront à l’affiche du futur film de Kheiron prévu en 2018. Après le très bon Nous trois ou rien, les deux rappeurs se partageront l’affiche avec Catherine Deneuve et André Dussolier. What else ?
« À la recherche d’une vérité en moins vraie
Je trace un droit chemin à main levée
Élevé par le fer de ma mère
J’rêve du nerf de la guerre allongé dans un champs de blés »
[Partie II] Ezequiel x Sameer Ahmad
Les Clips [en un clic] ///
NEFASTE – « Faut que ça change » / Réalisé par Nevada Club (Joy)
Pour rester dans le thème, NEFASTE ressort les images d’archives de violences policières sur un titre issu de Martyrs Modernes de Pejmaxx, Ol Zico et Mani Deiz. Un parti pris qui pèse et qui s’inscrit en toute logique dans cette Revue de 16. Les images parlent d’elles-mêmes.
Django – « Jason Bourne » / Réalisé par Nidokodar & Django
« Je bois, j’oublie, Jason Bourne. » Django remet ça avec le même penchant pour le cinéma. Disparaître, se faire petit. C’est l’intention de ce clip tourné en filtre gris et avec le grain rappelant légèrement les vieux films. Dans l’ombre, Django dégaine de nouveau avec son flow si caractéristique.
La Chronik – « De jour en jour (Prod. Mani Deïz)« / Réalisé par Tarmack Film
Entre slowmotion, gros plans, vues de profil et gestes du quotidien, La Chronik étale son savoir-faire dans un clip dans la pure tradition du groupe lillois composé de 5 mc’s. Du boombap en bonne et due forme où l’alcool coule à flot. Après l’excellent « Mon Identité », le crew commence à se faire une place. À suivre à l’avenir !
Snoop Dogg, Badbadnotgood & Kaytraneda – « Lavender (Nightfall Remix) » / Réalisé par Jesse Wellens
Imaginez un monde de clowns où l’oncle Donald Trump serait roi. C’est ce qu’on découvre avec ce superbe clip réalisé par Jesse Wellens. Revenant sur l’assassinat de Philando Castile lors d’un simple contrôle routier, Snoop sort les crocs pour décortiquer le monde d’aujourd’hui avec une critique plus qu’acerbe de la société états-unienne. Avec un remix détonnant et hyper good à écouter, le clip annonce un monde post-apocalyptique type « Idiocracy« . Du beau taff ! Bang !
Roméo Elvis & Le Motel – « Diable » /// Réalisé par Benoit Do Quang
« Ne laisse pas le diable danser sur tes plates bandes. » La danse hip-hop est à l’honneur dans ce clip made in Roméo Elvis, rappeur belge de 23 ans, proche de l’excellent groupe L’or du commun. Chorégraphier des textes semble bien plus difficile qu’il n’y paraît. Le visuel est pourtant très agréable, et les rimes de Roméo s’intègrent parfaitement la perf’ du danseur. What else ?
Caballero & JeanJass – « Sur Mon Nom » /// Réalisé par Benoit Do Quang
Hasard du calendrier, on retrouve Benoit Do Quang une deuxième fois ! Jackpot mon pote ! L’occaz de découvrir JeanJass et Caballero sur une jeep déambulant dans la campagne ou sur un bateau. Après l’excellent « Repeat », le duo remet ça et « ça fait boom comme un coup-franc de Junihno ! »
« Laisse-moi croire en la bonté
Je veux la voir monter
Elle doit prendre le pouvoir
Quand la surface est lisse j’y glisse ma face pour que ça fasse une onde
Il y a des listes de délices à goûter
Prends place on a encore le temps de se refaire le monde«[Gênes et rations] Le Bon Nob
