Depuis le 13 janvier 2017, la MJC le Grand Cordel accueille l’exposition TempleOS du collectif russe Recycle Group dans le cadre de leur projet curatorial : Back to the future. Et ce jusqu’au 18 mars.
Les sculptures de ce duo à quatre mains, Andrey Blokin et Goergy Kuznetsov, s’inscrivent on ne peut mieux dans cette thématique en nous proposant de revisiter au travers d’un héritage formel classique les symboles qui constituent notre civilisation contemporaine. L’âge de bronze étant révolu, l’âge d’or dépassé, notre société s’incarne à présent dans l’âge du numérique et de la dématérialisation.
TempleOS : Esthétique antique et iconographie contemporaine
Le titre de l’exposition fait référence au système d’exploitation créé par le programmateur Terry Davis. Temple officiel de Dieu selon lui, le programme fut conçu afin de pouvoir communiquer avec Dieu par l’intermédiaire du code. Laisser en libre téléchargement sur l’internet, il est possible d’y faire des offrandes, de consulter les oracles, faire des dessins adressés au barbu ou encore de faire l’ascension du mont Sinaï.
Le TempleOS du collectif russe nous propose d’aller à la rencontre d’une autre forme de divinité et de religion, celle de « l’information », en recréant une forme de chapelle où bas-reliefs et obélisque en sont les reliques archéologiques.
Aux origines, il y eut le selfie…
L’esthétique des bas-reliefs antiques y est reprise et détournée, mettant en scène des apôtres se photographiant le portrait grâce à leur téléphone intelligent, perche à selfie en main. Passé l’effet comique de l’anachronisme, une grande beauté ressort de ces tableaux grâce notamment à la technique employée. Du grillage en plastique thermoformé blanc, amenant étonnamment une grande élégance et fluidité au mouvement des personnages mais plus encore une étrange sensation d’irréalité ou plutôt d’immatérialité.
Puis vint l’obélisque, antenne à connexion.
Au centre de la salle d’exposition, se tient une obélisque tout de caoutchouc en polyuréthane vêtue, rappelant l’obélisque érigée depuis 1836 place de la Concorde à Paris et provenant du temple religieux égyptien Louxor. Mais plutôt que d’y voir des hiéroglyphes, ce sont « des symboles de l’iconographie technologique » qui y sont repris, autre langage que notre société a su développer.
Ou peut-être « avait su développer ». Car n’oublions pas, cette salle d’exposition transformée en temple archéologique se propose de nous faire contempler la disparition d’une civilisation dématérialisée. La nôtre.
LUNDI / MARDI / MERCREDI / JEUDI / VENDREDI > 14H – 20H30
SAMEDI > 9H – 13H