Olga Lupi : questions de collages

Du 1er octobre au 12 novembre, l’Antipode accueillera l’exposition Collages, signée par la Rennaise Olga Lupi. Questions à madame papier-ciseaux-colle.


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Allô ? Olga ? (détail d’un collage d’Olga Lupi)

Après une exposition estivale à Blindspot, les collages d’Olga Lupi prendront place à l’Antipode durant un peu plus d’un mois. Univers décalé, un pied entre poésie et surréalisme, travail de brocanteur du papier, l’artiste a bien voulu répondre à nos questions sur son travail… collant donc.

 

Pour ceux qui ne connaissent pas ton travail, peux-tu présenter ton parcours ?

Après quelques études artistiques (arts plastiques/histoire de l’art), je me suis consacrée essentiellement à l’organisation de spectacles vivants pendant 15 ans. Parallèlement, je bidouillais des images sur Photoshop, mais avec la grande frustration de ne pas maîtriser l’outil.
En 2010, sans activité professionnelle, je me suis lancée dans l’expérimentation du collage, avec le papier comme matière première cette fois.

 

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Qu’est-ce qui t’a poussée à aller vers le collage ?

Avant tout, il s’agit d’amour du papier, le toucher, le sentir. Puis une soif d’images. Les voir, les interpréter.
J’ai retrouvé des cahiers d’écolière où je faisais déjà des collages. Je me souviens aussi d’un mur de chambre rempli d’images assemblées. Puis au lycée, nous avons effleuré la « technique » en BAC Arts Plastiques. Ainsi, tout au long de mon parcours, je retrouve le collage.

Depuis 2010, c’est grâce à de nombreuses collaborations, des petits challenges, que j’ai concrètement démarré. On m’envoyait un lot d’images, et je devais m’en servir pour réaliser des cartes postales. Ou alors je recevais un début de collage à terminer, et vice-versa. Collaborations que je continue à pratiquer régulièrement, à 4 ou 6 mains. Plutôt amusant et enrichissant ces cadavres exquis !

 

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■ Quels sont les artistes qui t’influencent ?

De nombreux artistes du passé m’interpellent ou m’inspirent : dada, surréalistes, Max Ernst, John Heartfield, Raoul Hausmann… Mais aussi le peintre du 15e siècle Jérôme Bosch.
Chez les collagistes contemporains, je peux citer : Carolina Chocron, Martin Copertari, Laurindo Feliciano, Randy Mora, Federico Hurtado, Sr Garcia, Brain Sol, Alvaro Sanchez, Cory Peeke et bien d’autres !

« Je préfère les couleurs passées, usées, typiques de l’esthétique vintage »

Y a-t-il une thématique ou un univers esthétique qui te sert de fil rouge ?

couple-2_olgalupiIl y a d’un côté ceux que j’appelle les bucoliques, les ésotériques, les gentils.
Mais il y a aussi des plus noirs et cyniques. Certains sont chargés, d’autres totalement épurés.
Mais tous, ou presque, ont une patine vintage, des lignes, des histoires à imaginer, des personnages en mouvement, des scènes absurdes ou encore des positions grotesques.
Je constate que je préfère les couleurs passées, usées, typiques de l’esthétique vintage. J’essaie de trouver un ou deux points de couleur qui réveillent le regard et dynamisent l’image.

 

Sur ton site il est indiqué que tu tiens tes papiers de « revues, catalogues ou encyclopédies collectionnés depuis l’enfance »; que se passera-t-il si le stock se termine ?!

Quand le stock se termine, je retourne à la chasse. La collection est sans cesse en mouvement. Je jette beaucoup, mais je collecte beaucoup aussi (achats sur internet, brocantes, braderies mais aussi grâce à de généreux donateurs).
Et sinon, quand je n’ai vraiment plus rien d’intéressant, je pioche dans ma grande collection d’images numériques, et je me remets à Photoshop.

 

En octobre-novembre tu exposes à l’Antipode; peux-tu nous dire ce qu’on pourra y retrouver ?

Mes nouveaux collages, et une série de petits monstres plus ancienne que je n’ai jamais montrée.

 

Quel serait ton dernier coup de cœur culturel ?

Ma dernière acquisition est le magnifique livre La femme 100 têtes de Max Ernst (de 1929, réédité en 2016), un « roman-collage » réalisé à partir de gravures de revues scientifiques. On y voit un procédé de son invention qui consiste à dissimuler tout le travail de montage. « Max Ernst est le cerveau le plus magnifiquement hanté qui soit aujourd’hui » (André Breton, 1929). Côté musique c’est JoLLy TRouBLe signé Gablé (D’ici et d’ailleurs 2016)

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Le site d’Olga Lupi

Exposition à l’Antipode du 1er octobre au 12 novembre

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