Fortissimo 2016 : forum social pour… musiciens

Le 5 juillet, le centre culturel Pôle Sud accueillera un forum à destination des artistes musiciens, Fortissimo. Une première dans la région. Explications avec Patrice Pachereau, chargé de mission de développement pour le Grand Ouest en soutien aux bureaux de Rennes et Nantes, qui coordonne la journée.


■  Bonjour; l’événement est organisé par Smart et le Sbam-cgt. Pouvez-vous nous présenter ses structures et leur mission ?

 

smartLe Sbam-Cgt, Syndicat de Bretagne des Artistes-Musiciens-Cgt, œuvre en tant que syndicat à la défense des droits des musiciens salariés, les représenter dans certaines instances, réfléchir à faire évoluer le milieu socioprofessionnel au mieux de leurs intérêts…

 SMart  est une Scic, société coopérative d’intérêt collectif, d’accompagnement de projets artistiques et culturels. Il s’agit d’une société qui sous forme de mutualisation et de travail collaboratif à partir d’un espace personnalisé en ligne, vise à sécuriser les salaires et les droits de ses membres, leur apporter des conseils et des formations professionnels, les mettre en réseau afin de faciliter le développement de leurs projets.

■ Vous organisez l’événement Fortissimo au Pôle Sud le 5 juillet. De quoi s’agit-il ?

 

Il s’agit de rencontres professionnelles sous forme de forum social permettant à la fois d’apporter des informations et réfléchir ensemble de manière prospective sur le secteur au cours d’ateliers thématiques.

 

■ Débat sur l’Unedic pour les intermittents, remise en question du droit d’auteur, baisse des subventions… la culture serait-elle globalement face à un état de crise généralisé ?

Une crise qui dure et produit une installation pérenne dans la précarité pour ses acteurs, artistes, porteurs de projets, etc. Rien de différent malheureusement de ce qui se passe actuellement pour l’ensemble des secteurs d’activités. Le projet de loi  »Travail » est le reflet d’un discours politique qui donne à penser qu’il n’y a pas d’alternative à l’austérité et la flexibilité. Pourquoi en serait-il autrement pour le domaine de la culture qui subit déjà ces attaques depuis de nombreuses années.

Intermittence : première mise en cause de ce régime particulier aux spécificités des conditions d’emploi des artistes et techniciens du spectacle vivant et enregistré en 1992 par Martine Aubry (PS…) alors ministre du Travail. 2003, sérieux coup porté aux conditions de survie de ces mêmes salariés. Seules la lutte et les propositions  menées jusqu’à maintenant ont empêché la mise à mal de ce dispositif indispensable au développement de la création et à la survie de ses créateurs.

« Les besoins de réfléchir et mettre en œuvre des nouveaux types de structuration (…) comme les modèles coopératifs, mutualisés (…) »

■  Ces acteurs font-ils appel à vos structures de manière grandissante ces dernières années ?

Oui, il y a à la fois une demande de facilitation de la gestion et de sécurisation des salaires face à une forme de démission des collectivités, elles-mêmes en questionnement face aux effets des crises successives et de la réforme de l’organisation territoriale. Par effet secondaire, l’affaiblissement des médiateurs culturels fragilise la pérennisation des projets artistiques et culturels.

Pour ce qui est du concret des droits des artistes, là encore la demande est forte pour les faire valoir, que ce soit vis-à-vis des organisateurs (car, maintenant qui est l’employeur ?) que de Pôle-Emploi avec sa volonté de réécrire les lois, règlements et accords collectifs. N’oublions pas la rémunération des droits immatériels qui reste ridicule et marginal au regard des flux. Le syndicalisme des artistes est fortement interpellé et doit pouvoir répondre aux besoins des travailleurs quelle que soit leur situation au regard de ceux qui les utilisent.

Les besoins de réfléchir et mettre en œuvre des nouveaux types de structuration face au statut associatif qui semble de moins en moins en phase avec la réalité professionnelle, comme les modèles coopératifs, mutualisés, sont au cœur des préoccupations des artistes afin de développer au mieux leurs projets.

« Rien ne tombe du ciel »

Au vu de ces difficultés des rapports socioprofessionnels, que diriez-vous à une jeune formation en voie de professionnalisation ?

De prendre en considération l’ensemble du secteur pour en avoir une vision professionnelle la plus objective, de se former tant au niveau de technique artistique qu’au niveau socioprofessionnel afin d’être à la hauteur des enjeux des négociations actuelles, contractuelles et collectives. Avoir une approche politique de la situation dans sa globalité afin d’en suivre les évolutions et d’en être également acteur. Et leur rappeler que rien ne tombe du ciel. La défense de leurs droits sociaux ne se fera que par eux-même, dans des structures collectives comme les syndicats qu’ils composent en leur état d’artistes-travailleurs.

fortissimo

 

Et quel serait votre argument imparable pour que ces acteurs se rendent au forum ?

Cette journée est préparée par les musiciens pour les musiciens et tous les acteurs du secteur musical. C’est leur journée, un moment qui peut se révéler décisif dans leur cursus de développement par les informations qu’ils pourront y recueillir et les rencontres qu’ils pourront y faire. Œuvrons pour créer une dynamique prospective pour nos métiers !

 

Quel serait votre dernier coup de cœur musical ?

Patrick Molard en concert au TNB pour la sortie de son album Ceol Mor / Light & Shade, Innacor records.

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