Samedi 19 mars, au Diapason, sur le campus de Rennes I, avait lieu la diffusion des 9 courts-métrages en compétition, dans le cadre de la troisième édition du festival 7ème Lune, parrainé par Stéphane Foenkinos (absent pour cause de déplacement en Inde), mais en présence de l’élu à la culture Benoît Careil.
À l’issue de la projection, le public devait voter. À l’applaudimètre, Qui de nous deux de Benjamin Bouhana avec Alice Isaaz et William Lebghil (l’histoire d’un jeune Parisien fauché qui invite une nana dans un restaurant au-dessus de ses moyens) et The Father (l’histoire d’un père évadé de prison qui sème la zizanie dans les projets de mariage de son fils) étaient au-dessus du lot, l’humour de ces deux-là ayant fait mouche, talonnés de près par le sensible, féerique et très romantique Lila & Valentin d’Adrien Lhommedieu.
Dans les urnes, c’est au final Qui de nous deux qui aura emporté le Prix du public de cette 3e édition bon enfant. Le jury quant à lui aura préféré récompenser Dublin II de Basile Remaury. La vertu de celui-ci n’est pas l’humour, mais sa capacité à capter un des enjeux majeurs actuels : le sort inqualifiable réservé aux sans-papiers. Leur donner la parole, ne serait-ce que le temps nécessairement succinct d’un court-métrage (soit ici 12 min 17 sec), en ces temps où certains d’entre eux en guise de protestation n’ont d’autre choix que se coudre les lèvres, est en effet parfaitement digne d’être salué. Sur une bande-son simplement constituée de témoignages authentiques recueillis auprès d’une famille en situation irrégulière (qui reste avant tout une famille), des images de fiction sont plaquées, faisant surgir la dimension humaine de ces situations aussi insupportables qu’inextricables mais qui, selon l’optimisme revigorant de Basile Remaury, trouveront nécessairement une issue favorable. Un jour.
Sophie Chamoux, réalisatrice de Love, petit film austère, en cadre resserré et plan séquence sur la maltraitance psychologique et physique, aura elle aussi récolté un Prix.
Le réalisateur sudiste Mathias Minne n’aura pas non plus fait le déplacement pour rien puisque son film, Ganjouriho (voir teaser ci-dessous), insolite, réalisé avec trois bouts de ficelles, des pies mortes, un parasol, un canal sous le cagnard, un fumigène, des copains et son grand-père, aura été remarqué par son habileté à briser les codes des habituelles narrations convenues.
Le palmarès final de cette troisième édition du festival 7ème Lune :
Prix de l’espoir & Prix du meilleur scénario : Dublin II de Basile Remaury
Prix du jury étudiant : Love de Sophie Chamoux.
Prix du jury : Ganjouriho de Mathias Minne.
Prix du public & Prix du festival Junior Première Lune: Qui de nous deux de Benjamin Bouhana.