Le samedi 11 avril au Jardin Moderne, une pléiade de groupes rennais se rejoindront pour une soirée autour du collectif Le Jour et La Nuit; Tous pour un lieu est un projet lancé en 2013, à partir de différents constats sur la culture (nocturne) de la ville.
Le collectif pose des questions. Pour cette fédération d’acteurs culturels, musicaux et festifs, il s’est d’abord agi d’une consultation sur le manque d’équipements. La question n’est peut-être pas tant celle d’un manque d’infrastructures; comparaison faite avec des villes de la même taille que Rennes, les salles ne manquent pas; les associations non plus ! Celle de l’accès pour (et par) tous et de l’autogestion pose cependant toujours problème. Quelle mesure d’action culturelle pour les citoyens ? Quelle possibilité pour des associations à mi-chemin entre le café-concert et des infrastructures professionnelles qui ne sont pas accessibles en terme de finances ? Ou plus simplement, quelle liberté d’organisation ?
Au milieu de la crise culturelle hexagonale, du démantèlement progressif de l’Élaboratoire, de l’effondrement du Crij, des interrogations récentes sur l’utilisation des subventions, ou de l’exploitation de lieux comme le théâtre de la Parcheminerie, Le Jour et la Nuit défend un projet simple : essayer de rassembler les structures qui cherchent, aussi, une solution à un manque. Les écueils paraissent nombreux tant le projet est ambitieux. Car les acteurs/signataires sont variés, du festival Dooinit qui a lieu en ce moment à des organisateurs de concerts techno, en passant par le collectif de photographes 18-55, des graffeurs ou galerie comme la DMA, tout le monde cherche-t-il la même chose ? Peut-être la zone floue qui entoure la frontière entre Culture avec un C et Fête avec un grand F; car l’ensemble des questions, au-delà de la quête d’un lieu festif autogéré, en recoupe beaucoup d’autres. Finalement, la culture et les sorties sont à l’image d’autres questions de société; réinterroger les modèles existants, et en proposer de nouveaux.
Celui-ci reste à inventer sur Rennes; pour ce faire, Le Jour et la Nuit s’inspire du Molodoï à Strasbourg, structure qui est aujourd’hui en autofinancement. En comparaison avec les modèles alternatifs développés, la fragilité du projet reste donc de taille. Rendez-vous donc au Jardin Moderne le 11 avril. Et suivre le dossier, notamment avec les états généraux de la culture qui se tiennent en ce moment même à Rennes.
Pour en savoir plus : Le site du Jour et la Nuit
Pour aller (un peu) plus loin :
Les chiffres du financement culturel de Rennes pour 2014-2015
Relire notre entretien avec le directeur du Jardin Moderne (avec quelques pistes à picorer)
Cartocrise des événements culturels disparus (liste loin d’être exhaustive)