Culture Bar-Bars : mouvement du côté des cafés rennais

culture-bar-barsLe mercredi 17 septembre, la Quincaillerie Générale accueillait une sorte de « réunion conférence de presse boite à idées point info » organisée par le collectif Culture Bar-Bars. Nous y sommes allés. Nous sommes repartis avec des informations, et des questions plein la tête.

L’Imprimerie Nocturne, comme son nom l’indique, s’intéresse aux questions de vie nocturne; ou plutôt de nuits culturelles. Les deux points sont intimement liés au sein de la fédération des cafés-cultures. Commençons donc par le début.

Culture Bar-Bars : c'est quoi ?

Créé en 1999 à Nantes, le collectif Culture Bar-Bars est une fédération de lieux semi-cafetiers, semi-programmateurs. En réaction au décret anti-bruit de 1998, ce sont aujourd’hui plus de 400 lieux qui sont adhérents dans l’Hexagone. Des structures souvent précaires, qui ont des problèmes similaires malgré des contextes différents selon les localités. Plusieurs combats ont déjà été gagnés, comme le non-reclassement de ces lieux en salles de spectacles ou la création d’un fonds d’aide à l’emploi. Mais les projets restent nombreux, et les problèmes ne font souvent que s’aggraver, avec la fermeture de nombreux cafés-concerts; resterait donc un large champ à travailler : celui de la médiation.

Alors pourquoi cette réunion ? Une dynamique quelque peu similaire avait déjà été lancée auparavant; celle-ci changera-t-elle quelque chose ? Étaient présents David Milbeo, coordinateur national du collectif, Rodrigue, patron de la Quincaillerie Générale qui avait connu des problèmes l’an passé, Gweno travaillant au Ty Anna et au Bar’Hic, Sylvain Le Pennec, programmateur au 1988 Live Club, Jean-Marie Goater, patron du café libraire Le Papier Timbré (qui travaille en ce moment même à son isolation phonique); étaient également présents les patrons du Bistro de la Cité, du Chantier, des membres de Planète Jazz.

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À Rennes ce sont 11 cafés (sur 35 en Bretagne) qui sont adhérents individuellement. L’assemblée s’est donc interrogée, sur l’avenir des cafés-concerts et de « Rennes ville rock », questions auxquelles a tenté de répondre le collectif, ainsi que Benoit Careil, adjoint à la culture. D’autres villes ont tenu des « conseils consultatifs de la nuit »; mais la problématique du bruit est toujours la même; on ne change pas la législation. Il faut donc recréer des espaces de dialogue, notamment pour obtenir de la médiation avant des sanctions sans appel, et qui sont souvent la cause des fermetures définitives.  Au-delà du bruit, il y a également une interrogation sur les espaces de vie citoyens; lieux de culture, mais également d’expositions, de réflexions, d’échanges, de rencontres et de débats, quelle place tient encore le bistro dans nos sociétés ?

Maillon indispensable de la chaîne musicale, le café-culture renvoie bien souvent aux problèmes rencontrés dans le monde de la nuit; souvent pointé du doigt, l’alcool; rappelons donc au passage que la consommation dans ces lieux n’excède pas 10% de ce qu’ingurgite l’Hexagone. Des problématiques nocturnes qui vont donc au-delà du simple café qui organise un concert au coin de votre rue. Et il est plutôt courageux aujourd’hui ce café… car l’anecdote a été rapportée ce jour-là d’une formidable intervention sur…

le port de Douarnenez

Le 14 août, le port de Douarnenez dans le Finistère et plusieurs de ses cafés (dont le Café des Halles) voient arriver les forces de l’ordre pour faire stopper les concerts en cours. À 19h30. Un hélicoptère est également envoyé sur l’île de Sein. Pour une ville riche culturellement, notamment avec son superbe festival de cinéma, le coup est sévère. Donc sur la côte finistérienne à 19h30 il faut apparemment se contenter du bruit des mouettes et du silence des pantoufles. Si vous n’êtes pas tout à fait d’accord avec cette conception, même si les mouettes ont un très joli cri, vous pouvez d’ores et déjà signer une pétition.

Les questions sont donc loin d’être réglées, mais le collectif Culture Bar-Bars semble déterminé à poursuivre son combat de responsabilisation des lieux, tout en défendant ce qui peut encore l’être, car inutile de consulter des chiffres pour constater les dégâts depuis 15 ans dans ce secteur. Mais aussi les avancées. Comme il est écrit au-dessus des bars à soupes de certains festivals : « l’oignon fait la force ».

Rendez-vous le 3 novembre pour une diffusion de Aux Bars etc (Le Chantier)

Festival Culture Bar-Bars du 27 au 29 novembre

Pour aller plus loin : le site du collectif Culture Bar-Bars

Crédits photographiques : Christophe Le Dévéhat.

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