Un jour férié pour Mardi Gras, Oh Ah, Oh Ah !

Le jeudi 12 février, les forces de l’ordre du rire et de l’irrévérence tenaient conférence aux abords du poste de police de la rue de Penhoët à Rennes. Un avant-goût du Mardi-Gras prévu le 17 février.

Encadré par une escouade de cinq drôles de drilles, le porte-parole de cette brigade du burlesque nous révéla cette nouvelle encore inimaginable il y a quelques jours : Mardi-Gras sera jour férié ! Oh Hé, Oh Hé !

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À l’initiative du collectif Mardi-Gras Jour Férié et avec la participation de diverses associations, chars et déguisements arpenteront le centre-ville de Rennes le mardi 17 février dès 14h sonnant. Viendront battre le pavé un dragon asiatique (créé par le Village d’Alphonse), un char requin-loup (une collaboration du Cercle Paul-Bert et de l’Espace des 2 Rives, où les enfants ont pu participer à l’élaboration du char) mais aussi un char moumoute (venant du ventre de La Ferme de la Harpe).
Mais, la marche ça creuse ! Ainsi, comme le veut le tradition carnavalesque, un temps sera donné aux estomacs fourbus par tant d’agitations. Rendez-vous donné pour ce « Grand Banquet Citoyen » à la Halle Martenot de 18h à 20h30.
Pour autant, il ne sera pas encore l’heure de tomber les masques puisqu’un bal masqué sera donné de 20h30 à 1h du matin, salle de la Cité.

Le collectif Mardi-Gras Jour Férié

Cela fait maintenant douze ans qu’une vingtaine de personnes, toutes bénévoles, officient masquées à l’élaboration d’un carnaval rennais. Se réappropriant cette tradition oubliée, ils soufflent la mascarade sous les jupes des hommes et les moustaches des femmes grâce à la participation de nombreux collectifs artistiques et associations. Carte blanche est donnée à chacun de réaliser ce que bon lui semble, en toute indépendance. La ville, en effet, ne verse aucune aide financière pour l’occasion, mettant seulement à disposition quelques agents de police afin de garantir la sécurités des carnavaliers. Seules les recettes encaissées lors des bals masqués (l’entrée est à 5 euros pour les déguisés de tout poil) permettent la réalisation du carnaval.
Malgré l’engouement grandissant pour semer confettis et joyeuse zizanie, les débuts furent modestes. Seules une cinquantaine de personnes se prêtèrent au jeu de ces renversements. Mettant en place diverses actions (avec pour exemple, faire la plus grande file d’attente possible devant l’ANPE ), le collectif  a rencontré au fil des années son public, atteignant une affluence de 500 personnes et plus encore.

conférence-mardi-grasLa question se pose toutefois : comment ancrer le carnaval dans la tradition festive rennaise, à l’instar du Carnaval de Granville ? Ce dernier en est à sa 141e édition et accueille près de 100 000 carnavaliers pour une ville ne comptant que 13 000 habitants habituellement. Comment garder cette liberté de ton propre à ces festivités lorsque l’élan spontané d’un rassemblement demande une organisation dantesque et bénéficie d’un soutien financier de la ville ?

Ces interrogations furent soulevées à l’occasion d’une table-ronde portant sur le sujet : « Pourquoi un Carnaval sur Rennes ? Tentative d’une introspection collective » et menée à l’Institut Franco-Américain, ce jeudi soir dernier par M. Nicolas Roberti – docteur des universités et journaliste à Unidivers. Revenant sur la genèse du Carnaval, son rôle subversif et même transgressif (et ce dès le Moyen-Âge, avec renversement des valeurs politiques, religieuses et sociales), le débat se sera porté sur l’évolution des différentes formes prises par le Carnaval à travers les âges et les lieux, qu’il soit de Cayenne, grâce à la spécialiste du sujet, Mme Blodwenn Mauffret, de Granville avec la présence de M. David Letort, vice-président du carnaval de Granville et conseiller municipal délégué à la Culture et au Patrimoine, ou de Rennes, avec la participation de Mme Violaine Tissier-Le Néraon, attaché de conservation aux archives municipales de Rennes et de M. Régis Guigand, l’un des organisateurs actifs de Mardi-Gras Jour Férié.

À nous maintenant de nous saisir de cette fête collective où le grotesque côtoie le sublime, ce mardi 17 février dès 14h à l’esplanade Charles-de-Gaulle. Renversez-vous !

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