Bianco sous chapiteau du Nofit State Circus : tableaux d’une acrobatie

Esplanade Charles de Gaulle, la compagnie galloise Nofit State Circus a installé son chapiteau pour le festival des Tombées de la nuit. Une première française annoncée comme un « spectaculaire maelstrom circassien ». L’attente du public était à hauteur de trapèze.

Un chapiteau accueillant 550 spectateurs, des pop-corn à l’entrée, un spectacle annoncé « 2h debout », des éléments de décor plantés en milieu de piste parmi un public qui déambule sagement avec le réflexe de s’asseoir. Personne ne sait vraiment à quoi s’attendre en se rendant à Bianco sous chapiteau. Du cirque, oui du cirque, dont l’imagerie populaire renvoie parfois au jongleur du coin de la rue ou à l’image sur un écran de l’ORTF d’une vieille otarie qui joue avec des cerceaux. Hop on range les clichés au placard, et place à une scénographie comme on en voit peu.

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De l’importance du déplacement.

La première magie du spectacle de Bianco sous chapiteau, c’est celle du mouvement du public, géré par des membres de la compagnie repérables à leur petite fleur au chapeau. Car au-delà du spectacle vivant en 3 dimensions, le Nofit State Circus a misé sur d’importantes structures qui se déplacent, sur roulettes, et qui vont à chaque tableau être montées, démontées, poussant ainsi le public a se mouvoir sans cesse, jusqu’à en perdre quelque peu ses repères dans le cercle du chapiteau. Un véritable challenge technique. Faufilement des enfants au premier rang, jeu de coudes des adultes qui veulent voir aussi, périmètre de sécurité, les angles de vue changent, et les visages se lèvent alors vers la sphère aérienne où se déroule la majorité du spectacle.

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Des ballets mystico-rock aériens.

Avec une quinzaine d’artistes sur « scène », le Nofit State Circus offre également le plaisir de la musique live, qui oscille entre rock endiablé et ballades mélancoliques (et qui donne tout de même 50% de l’atmosphère des numéros). Les acrobates vont alors se succéder pour des prouesses en deux parties ; où l’on retrouve les classiques trapèzes, cerceaux, fil de fer, numéro de corde ou bref instant de jonglage. En version améliorée. La compagnie ajoute à chaque fois son grain de sel, celui de l’humour ou de la poésie, jouant sur des esthétiques parfois inattendues comme cet alignement de jeunes femmes attachées aux pieds par des cordes. Le Nofit State Circus ne se contente pas du numéro « vélo ballon trampoline façon les clowns vont à la plage » ; chez le Nofit State Circus, les structures que l’on oublierait presque sont là pour partir en voyage, le corps est sublimé par une simple suspension en apesanteur. Il y a quelque chose de sacré dans la représentation, quelque chose qui rappellerait que « l’ailleurs est ici même ».

Le Nofit State Circus embarque ainsi son public, entre (fausse) anarchie des installations et grâce du mouvement, qui après avoir plané pendant deux heures, sortira le cœur léger comme un flocon de neige, après un dernier numéro qui aura sûrement fait fondre les spectateurs les plus sceptiques.

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Bianco sous chapiteau du Nofit State Circus – Festival Les Tombées de la nuit

Jusqu’au 9 juillet esplanade Charles de Gaulle

à 21h sauf le samedi 05 juillet à 15h et 21h et les dimanches à 18h

 

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