Les 17 et 18 mai, dans l’une des longues files d’attente qui émergeaient du stade rennais, n’avoir aucune partie de votre corps tatouée pouvait faire de vous un original. Et pour cause, la convention internationale du tatouage se tenait à Rennes, dans les locaux du stade de la route de Lorient.
Ötzi, homme du néolithique retrouvé prisonnier de la glace dans les Alpes, exhibait les traces de ce que l’on considère comme les premiers tatouages de l’humanité. On estime sa mort vers 3500 avant Jésus-Christ. Voilà de quoi prouver les origines ancestrales de cette pratique. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le tatouage est désormais reconnu pour sa dimension artistique. En témoigne la prestigieuse exposition « Tatoueurs, tatoués » qui s’installe pour un an et demi (hé oui, rien que ça !) au musée du Quai Branly, à Paris, et qui retrace l’histoire de cette discipline.
De son coté, les 17 et 18 mai derniers, à l’initiative de Miss Atomik, Mikael de Poissy et Cécile Lasalle, la ville de Rennes accueillait sa première convention tatouage. L’occasion de venir apprécier sur fond de cornemuse ou de concert de hard-rock plus de 80 tatoueurs de renommée internationale.
Dans la file d’attente de la billetterie ou autour d’un verre et d’une galette-saucisse, on énumère ses nombreux tatouages. Tribal, old school, asiatique, biomécanique ou encore réaliste, les techniques et les styles se rencontrent, se mélangent et se comparent. Les plus téméraires, eux, prennent rendez-vous auprès d’un des artistes présents et s’installent sous les regards des curieux.
Dimension mystique et religieuse au sein des tribus, marque de reconnaissance sur le corps des taulards et des marins ou encore exhibition d’hommes entièrement tatoués dans les milieux forains, la pratique et la réception du tatouage évoluent au fil de siècles. Aujourd’hui, comme on aura pu le constater au vu de la foule d’individus de tous âges et de tous horizons lors de cette première convention rennaise, la pratique du tatouage s’est définitivement éloignée du caractère marginal qui lui était propre pour devenir un art reconnu de tous.
