S’il y avait un point commun entre les deux groupes programmés à l’Antipode le vendredi 18 avril dans le cadre du festival Mythos 2014, au-delà de l’amour des mots, ce serait celui du rythme. Du Breton Auden aux Bordelais François & The Atlas Mountains, les murs ont tremblé et les cœurs, sûrement un peu remué.

En première partie, Auden et ses musiciens. Contrairement à ce que l’écoute de son premier album aurait pu présager, une chanson pop en français qui s’écoute sans vraiment l’entendre, Auden frappe fort, ses mots appuyés par une excellente association basse-batterie. Un premier album qui vient de sortir intitulé Sillon, un chemin qui a démarré à Rennes il y a quatre ans. Auden s’en souvient, et en profite pour remercier Gaëtan Naël, programmateur de l’Antipode, une salle qui est un peu « sa maison ». De « Pour mieux s’unir » à « Azur éther », le chanteur parle des « Amours mortes » sur des compositions folk qui montent en puissance pour flirter parfois carrément avec un rock bien lourd.

Là où la première partie aurait eu le poids du granit, la deuxième aurait plutôt eu le bruit du vent dans les feuillages avec François & The Atlas Moutains. Les musiciens occupent toute la scène, des claviers, une batterie, des percussions, des guitares, et un leader qui se déhanche. Parce que dans son dernier opus Piano Ombre, le groupe a inséré une bonne dose d’influences. Pour obtenir une polyphonie forestière qui va de pures ballades pop comme « Piano Ombre » à des relents années 80 avec les claviers de « Vérité » jusqu’à des vagues surf lumineuses pour « Summer of the heart ». Un mélange inclassable, qui se déguste au cœur d’une belle scénographie et d’un jeu de lumières vibrant.

Le genre de soirée Mythos qui rappelle que les compositions de nombreux groupes sont toujours bien meilleures sur scène, offrant une autre dimension à des albums déjà réussis, mais qui s’envolent de toute leur ampleur poétique et musicale. Un rendez-vous chanson réussi pour le festival.