Samedi 5 avril, l’Antipode accueillait la sortie de l’album éponyme des rennais Güz II. Le trio assurait la première partie de De Kift, fanfare rock hollandaise qui arpente les scènes depuis… 1988.
Souhaitons la même longévité à Güz II, qui même s’ils sont moins nombreux n’en sont pas pour autant moins imaginatifs. Dans la ligne directe de leurs recherches musicales de ces dernières années, en ciné concert ou dans la rue, le trio a délivré ses explorations, titres entre chevauchée fantastique au saxophone et western au 22 long riff. Malgré le sérieux de ces compositions cinématographiques, Güz II sait aussi faire mumuse avec la boîte à rythme d’un synthé, des petits objets rythmiques, de la flûte à bec, et même inviter des copains musiciens à participer à leur bal masqué. Plus on est de fous plus on rit, et c’est au milieu du public en acoustique que le trio terminera son concert de lancement d’album.
De ses débuts dans le punk, De Kift en a gardé l’énergie, les guitares usées, et l’esprit un peu foutraque des musiciens qui déconnent, échangent les instruments, et s’en tapent de placer quelques fausses notes. Venant tout juste de fêter ses 25 ans de scène, De Kift a fini par créer un cocktail unique, mariant ainsi la chaleur des cuivres du rocksteady, la joie d’un brass band, l’électricité du rock et la nostalgie de quelques chansons surannées. Beaucoup d’humour scénique et musical également, qui fonctionne entre les alternances de titres calmes ou survoltés; une inspiration théâtrale qui a jalonné leur travail dans les années 2000, avant leur signature chez Mon Slip, le label des Têtes Raides pour un album en 2005. Le groupe a la musique qui coule dans ses veines et une ferveur à la défendre remplaçant toutes les étiquettes qu’il s’avère impossible de lui coller ; le genre de concerts qui donne envie d’y retourner.