Le 31 octobre 2013, le Mégaphone tour fera halte au Sablier de Rennes. A cette occasion, Caroline Guaine, directrice du projet, nous en dit un peu plus sur cette organisation qui vise à faire découvrir des artistes émergents.
■ Pouvez- vous nous présenter le dispositif du Mégaphone tour ?
Voilà maintenant 4 ans que le Mégaphone Tour, dispositif d’aide à la tournée, sillonne les routes du nord ouest de la France. emmenant dans le bus du Caravansérail un plateau découverte de 3 artistes sélectionnés et choisis par un jury de professionnels.Ce projet est né de la volonté et l’énergie de quelques uns : moi même, directrice et fondatrice du Mégaphone Tour, Marie Galon déléguée régionale Nord Ouest du Mégaphone et qui travaille au développement du projet, Alain Jouvent, l’un de ses meilleurs représentants et Hervé Herrero, directeur du Caravansérail. Depuis 3 saisons, ce dispositif aura pu prouver son utilité et s’est imposé comme un nouveau souffle sur l’émergence. Considérant que la meilleure formation reste la scène, pour ces artistes « en développement » pouvoir jouer une dizaine de dates le temps de 3 semaines permet une réelle évolution de leur set. Partir ensemble dans le cadre d’une tournée avec un artiste « parrain », permet des rencontres artistiques, de réels échanges d’expériences, le développement de leur réseau professionnel et la rencontre d’un nouveau public.
- 14 tournées, 42 artistes salariés, 50 lieux culturels partenaires
- 170 concerts produits
- Plus de 10 000 personnes ayant assisté à l’un des concerts Mégaphone Tour
- Plus de 25 000 km parcourus avec le Bus du Carvansérail.
- à l’origine basé essentiellement sur le quart nord ouest de la France, le Mégaphone se veut national cette année
■ Entre la crise du disque, de la culture en général, et les difficultés actuelles des café concert, quels sont les écueils principaux du Megaphone tour ? S’agit il également de défendre les lieux alternatifs ?
Le principal écueil reste définitivement son financement. En effet, de part le coût des plateaux et de part les prix d’entrée pratiqués, ce dispositif ne peut connaître un équilibre financier. Jusqu’à aujourd’hui chacun des départs aura pu voir le jour grâce au mécénat fidèle du réseau TourCom, et grâce à l’aide et le soutien de nombreux bénévoles. Ponctuellement et de façon épisodique, le CNV, la Sacem et la Région Ile de France nous ont soutenus partiellement. Mais chaque édition est restée déficitaire.
Alors évidemment nous sommes dans des économies précaires et nous cherchons à trouver des solutions afin de faire reconnaître le tremplin que représente ces petites scènes. Nous sommes d’ailleurs aujourd’hui à une étape charnière dans notre développement. Il s’agit cette année de faire reconnaître le Mégaphone Tour comme un dispositif indispensable et important dans le développement de carrière des artistes « émergents », ceci devant permettre à des partenaires privés et institutionnels de s’engager à long terme.
« que le public puisse continuer à découvrir des perles sonores juste en bas près de chez eux ! »
Pour se faire, le Mégaphone Tour doit devenir national avec 4 tournées couvrant chacune un quart de France, 4 tournées signifiant 1 tournée de plus que l’an passé. Pour passer ce cap, nous faisons même appel à de nouveaux modes de financement que sont notamment les plateformes de crow founding. Depuis peu, nous avons ouvert un Kiss Kiss Bank Bank afin de financer cette tournée supplémentaire que nous avons mise en place : http://www.kisskissbankbank.com/tournee-musicale-megaphone-tour
Aujourd’hui, ne pas reconnaître la nécessité pour les artistes, de passer par les petits lieux cafés concerts, est se tromper dans ce qu’est le développement de carrière. C’est comme si dire que tous les groupes seraient en mesure de faire du jour au lendemain l’Olympia ! Je reste convaincue aujourd’hui plus qu’hier que le Mégaphone Tour doit perdurer, afin que les artistes puissent continuer à se produire sur les petites scènes de France, et que le public puisse continuer à découvrir des perles sonores juste en bas près de chez eux !
■ Le Mégaphone tour à rennes c’est le 31 octobre; pouvez-vous nous présenter les artistes et la soirée ?
Le bus du Mégaphone Tour s’arrête effectivement au Sablier le 31 octobre. Le plateau est composé de The Last Morning Sound Track qui charmera par ses mélodies aériennes, de Manon Tanguy dont la jeunesse cache une grande maturité d’écriture et de Nicolas Jules le plus rock’n roll de tous les poètes. Cela fera déjà 4 concerts qu’ils auront joué ensemble, des affinités se seront construites, je pense que nous aurons d’ores et déjà de belles surprises.
■ Votre dernier coup de cœur musical ?
J’en ai eu deux, ils partiront d’ailleurs sur l’une des prochaines tournées Mégaphone; il s’agit de Gérald Kurdian et Keith Kouna.