Psykick Lyrikah, poison poético-urbain

Jamais trop tard, quatorze nouveaux titres. Quatorze nouvelles claques envoyées par Psykick Lyrikah, groupe rennais qui affirme sa place à grands coups de basses et de phrases asphaltées.

PsykickLyrikah_2013_JamaisTropTard_coverTout commence par une sirène hurlante. Marque sonore des milieux urbains chaotiques, dont le rappeur Arm s’est fait poétiquement chroniqueur depuis 2003, elle lance sur les rails un nouvel album. Et un nouvel album de Psykick Lyrikah c’est un évènement dans le milieu du rap. Pour ceux qui veulent bien écouter les néons se griller sur les trottoirs rennais. Car c’est à Rennes que tout a commencé, que Psykick Lyrikah, projet à composition variable (acoustique, machines, duo, collaborations), s’est vu prendre de l’ampleur jusqu’à ce nouvel opus, Jamais trop tard.

Aux côtés de Arm, les machines de Robert le Magnifique, la guitare d’Olivier Mellano, un trio habitué à travailler ensemble, en studio comme sur scène. Pour agrémenter l’univers sonore, Marc Sens (Zone libre) prend sa guitare. D’autres noms qui gravitaient déjà dans son sillon apparaissent : Iris, avec lequel Arm avait signé Les Courants Forts, Ancrages pour « Aux portes de la ville » ou encore Le Parasite.

« Juste besoin d’air de chair de parfums de lendemains de rêves de silences de refrains (..) j’attends la suite avec de grands yeux d’enfant »

Arm continue de dérouler ses textes, des mots pétris dans la moiteur des villes et dans la nostalgie, des souffrances qui s’étirent pour accompagner des productions souvent lourdes; une association avec la musique qui n’a eu de cesse d’être travaillée, renouvelée, une recherche de la meilleure basse pour appuyer la meilleure rime. Arm attend « la minute qui suit », avec tout le talent de mettre la plume à la hauteur des rêves qui l’habitent. De la symphonie apocalyptique d’ »Invisibles » aux ambiances aériennes de « Décembre », de la saturation de « La ligne rouge » aux étendues quasi polaires de la « Sortie », Psykick Lyrikah crée des espaces sonores qui brouillent les genres : du rock ? du trip-hop ? de l’électronique furieuse ? Entre les filtres vocaux et les bidouillages des machines, les compositions embarquent l’auditeur dans une ville nouvelle, où les buildings s’effondrent d’un souffle et où les trottoirs reflètent l’indicible.

Psykick Lyrikah n’a que « l’harmonie du verbe pour embrasser les cieux ». A chacun de venir les embrasser en hochant la tête et en pensant Jamais trop tard.

Le site de Psykick Lyrikah

Psykick Lyrikah sera le 21 novembre au Nouveau Casino (Paris) et le 13 décembre à La Citrouille (Saint Brieuc)

Jamais trop tard – Psykick Lyrikah – Un album de 14 titres – Sortie : 21 octobre 2013 chez Yotanka

Line-up : Arm (voix), Olivier Mellano (guitare), Marc Sens (guitare)

Enregistré au Studio Caverne (Paris) par Nicolas Sacco. Mixé par Cyril « Reptile » Noton. Mastérisé par Fred Kevorkian à l’Avatar Studio (New York).

2 comments

  1. Superbe chronique qui donne vraiment envie d’écouter ! Vivement le 21 !

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