LZO Records : LA compilation

Quelle riche idée. L’excellent label LZO Records sort un florilège de 26 titres à (re)découvrir et intitulés Music Saves My Life Everyday. La musique ne fait pas qu’adoucir les mœurs, elle sauve et Lzo a trouvé comment entretenir son rythme cardiaque en 2013.

lzoIl existe mille et une bonnes raisons de s’intéresser à cette compilation. La principale, c’est que Lzo Records regroupe ces dernières années la fine fleur de différents courants musicaux, du rap au trip-hop. La crème de formations qui reviennent inévitablement sur la platine. Car qui peut se vanter après avoir découvert Ahmad ou Iris & Arm de ne les avoir jamais réécoutés, et de les classer ainsi en drogue dure pour ceux qui ont besoin de rimes en intraveineuse ? Lzo vous fournit donc la came, mais la solution qui va avec pour apaiser cette dépendance, notamment grâce au génial Fred Yaddaden qui avait sorti discrètement en 2010 The Shadow of a rose, mais que les connaisseurs n’avaient sûrement pas loupé. Et pour cause, Fred Yaddaden = Defré Baccara de (feu) la cinquième Kolonne. Il livre ici deux titres, ainsi qu’un outro pour le Maow Air Lines de Soklak. Miaulement de plaisir de retrouver ainsi l’auteur de l’album 1977 et dont est issu le nostalgique After L. Un featuring avec Taïpan, qui commence demain ce qu’il pourrait faire après-demain, et un autre avec Iris. La Tangente. Un titre qui était paru sur la compilation Soulsodium en 2006. Sept ans que cette bombe qui voudrait foutre paname dans une canette fonctionne. Et c’est pas prêt de s’arrêter. Depuis Iris a collaboré avec Arm, que les rennais connaissent au sein de Psykick Lyrikah, pour Les Courants forts. Et là encore, c’est un incontournable des meilleures galettes rap de ces cinq dernières années. Et ce n’est pas en parlant des autres titres que cette chronique s’arrêtera d’être dithyrambique. Non parce qu’Ahmad, accroché aux aiguilles de Big Ben dans un polo retaillé sur mesure, ça vaut le détour. Un mc qui a Le Sens de la formule, un flow unique et qui « dégaine comme personne ». Répéter avec Sept & Lartizan « Je ne suis pas seul » vous coûtera moins cher qu’une longue psychanalyse. Et voyager sur les morceaux psychotropes de The Glass Half vous emmènera loin; le duo franco-américain saupoudre ses productions d’un mélange inimitable, hétéroclite, pour traverser les cinq continents en moins de trois minutes.

Pour survivre à cette aventure hors du commun musical et vous accueillir comme il se doit, le label a bien fait les choses, avec un tapis rouge à l’entrée fourni par G. Bonson et un atterrissage vaporeux avec Céhashi. L’Imprimerie vous prescrit donc une dose de Lzo records tous les matins, et si vous devenez accro, aucun danger, c’est une médecine douce.

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