Noircity, un label. Plus qu’un label, un collectif, qui gravite autour du hip-hop, en totale indépendance. Noircity, un royaume comme ils aiment à l’appeler, un royaume sans sous-fifre.

Nombreux sont les artistes qui y demeurent. Leur talent éclaire cette cité aux innombrables cultures, influences et appartenances. Bastion réparti entre « Rennes, Paname et Nancy » ce label indépendant est sur la voie du succès et de la réussite. Fondé en 2012, Noircity est un projet initié par RIPKLAW. Cette création est le fruit de ses maintes expériences dont celle au sein du label Trueflav Records ainsi que du webzine Stereotree, le tout enrobé d’une envie de liberté, d’indépendance et le désir de travailler avec des artistes de son entourage. Noircity reste cependant un collectif, composé d’un nombre restreint d’artistes mais d’une qualité que l’on a du mal à retrouver aujourd’hui dans l’underground. C’est cette collectivité et les différentes individualités et personnalités qui ont su créer l’identité de cette « Cité Noire ». Le but de ce label est avant tout de pouvoir s’exprimer par le biais de projets éclectiques en y apportant soin et exigence. Pouvoir créer une alternative aux clichés musicaux et visuels que l’on peut retrouver aujourd’hui dans le milieu du rap. Noircity se base sur le concept du « free download » et « name your price », ce qui montre que l’objectif premier est avant tout de sortir des projets équilibrant satisfaction pour l’artiste et pour l’auditeur.

Les membres de ce label ont des origines diverses et chacun d’eux possède de nombreux atouts artistiques, ce qui s’avère être un plus pour leur autonomie au sein du groupe. Présentation en trois parties.

Les emcees

ARTIK est l’artiste le plus populaire et le plus mis en avant avec ses volumes Soyez sympas téléchargez. Membre des crews quelque peu réputés tels qu’End Of The Weak et The Coolege, Noircity est l’endroit où il va oser et expérimenter le plus. Cette année il vous fera partager « Goldchain » (maxi + clip), ainsi que son nouvel EP, le tout produit par Travis Brickman.

LEDAW et ALEXEL sont les nouveaux membres bretons de la « Cité Noire ». Ils ont fait leur entrée avec un projet en duo « Digestif ». ALEXEL (membre du groupe La Fabrique) reviendra au cours de l’année avec un projet solo. Concernant LEDAW (membre du crew l’Asile), il nous présente son EP « Hephaïstos », accompagné de feats et productions signés James Lega, Nino Ice, Skeez et bien d’autres.

James LEGA, lui, balance entre emcee et Beatmaker, ce qui lui permet de sortir beaucoup de projets solo (June, Still/Done, ou encore No Feelings), mais travaille aussi avec d’autres artistes du label tels que Lau P pour le projet « Apaukalupsis », ou Ledaw cité ci-dessus. Il reviendra dans vos oreilles avec un EP instru suivi de son premier album solo en tant que MC.

DIASPO CAMP est un duo de frangins (Gide Blaze et Nosa Mendosa), proposant un univers plus classique mais possédant une qualité de son et d’instrus qui les fait sortir du lot. GIDE BLAZE travaille cette année sur un projet solo qui risque de nous surprendre.

RIPKLAW (initiateur de Noircity) se fait plutôt discret. Cependant, il prépare la suite de son opus Traversée, un LP intitulé Abyme.

Les beatmakers

TAYREEB, vétéran du beat et beatmaker perfectionniste, est aussi un maillon important du label. Ses nouvelles sorties sont attendues avec impatience et pourraient arriver prochainement.

THE WATERS est un duo composé de RJ HENRY et Travis BRICKMAN. Leur évolution est considérable et la sortie de leur EP, prévue pour le prochain printemps, promet d’être phénoménale et risque de vous faire passer un été plus qu’excellent. Ils préparent aussi un live mais le mystère plane encore sur ce projet. Pour en revenir à ces deux hommes, Travis BRICKMAN est aussi très actif dans sa carrière solo, réalisant beaucoup de productions pour les membres du label ainsi que pour d’autres artistes qui ont déjà une forte notoriété tel que Nekfeu, Espiiem, ou encore Will Hill. Il prépare un EP instrumental titré Darklight. R.J. HENRY, lui, pourrait être considéré comme un touche-à-tout. Il est à la fois beatmaker mais aussi danseur et chorégraphe.

DASUUN lui est également emcee. Cependant son projet à venir est instrumental, ce qui le place plutôt dans la catégorie des beatmakers. Considéré comme l’électron libre de Noircity, sa première sortie intitulée D&N sous le label devrait faire parler de lui.

JEEBRAHIL est l’homme du label qui nous fait le plus voyager. Créateur de beats, il ose le mélange de son post-Dilla avec les sonorités antillaises, sa terre natale, donnant une sonorité très « avant-gardiste » et originale. Si vous voulez vous évader, sortir de la routine, son dernier projet Lost Highlands vous procurera un dépaysement total. Ses projets à venir risquent de vous emmener encore plus loin.

SIRKRI est plus énigmatique. Quand on écoute son travail on observe une part d’ombre mélangée à une certaine folie. Atout important pour Noircity il ne suit aucune règle du beatmaking, ce qui donne une originalité à son travail.

IKAZ se fait un peu plus rare, sortant des projets plus ou moins instrumentaux. Il produit également pour des artistes comme Verrus, Deen Burbigo ainsi que pour la nouvelle scène de Chicago (Chance The Rapper entre autres). Il reviendra, en 2014, sous le label avec un album purement remix Trap Castle.

Travail graphique et projets

Noircity n’est pas seulement composé de MC’s ou de beatmakers. C’est la diversité de ses atouts artistiques qui a forgé son image. On trouve aussi des artistes tels que GAEL RAPON photographe, vidéaste à ses heures perdues ainsi que slameur. On le retrouve d’ailleurs sur le dernier opus de DIASPO CAMP « Pousser les murs (Volume II) ». Pour terminer cette description d’artistes, terminons avec la touche féminine de la « Cité Noire », HANAMATSURI. Elle aussi photographe, elle s’adonne également à la danse et a produit quelques créations avec R.J. HENRY (THE WATERS) et est aussi adepte du Spoken Word.

Le label est composé de plusieurs filiations avec de nombreux artistes indépendants de Noircity. On pourra citer Nino Ice, Vestat, Sobre Ahmad, le crew de The Coolege, Onelight ou encore le vidéaste Steve Lejeune entre autres. Ils ont leur importance dans l’histoire de la « Cité Noire ».

En 2014, Noircity devrait sortir un album collectif d’une dizaine de titres intitulé Premier Age. Aujourd’hui ce collectif alternatif a l’intention de développer plusieurs concepts, en indépendant, qui s’avèrent être plus qu’intéressants pour les adeptes de bons textiles et de soirées royales. En terme de fringues, ayant déjà sorti un modèle de T- shirt, ils aimeraient en créer d’autres et faire apparaître leur blason sur d’autres types de vêtements. Ils souhaitent également établir un concept appelé les «Noircity Nights», un projet situé entre mi-concert et mi-soirée, qui réuniraient les artistes.

Noircity, c’est une agréable surprise. Découverte récente pour ma part, force est de constater que le travail de chacun est d’une originalité sans pareille, et à l’écoute de leurs projets, on a l’impression de découvrir une petite part d’eux. Un label unique qui renforce le collectif et ses individualités. Enfin des artistes abordables, qui ne courent pas nécessairement après le succès. Un royaume qui n’a pas pris la grosse tête et qui vise ce que cherchent souvent les auditeurs : une proximité avec les artistes.

Retrouvez les projets musicaux, les exclus, les sorties à venir ainsi que leur boutique sur leur site.