Jusqu’au 19 avril 2014, une vaste exposition est consacrée aux Terre-Neuvas, ces pêcheurs qui ont sur plusieurs générations traqué la morue au large des côtes du Canada. Une partie de l’exposition concernant les pêcheurs est présentée aux Champs libres de Rennes, l’autre partie à Saint Brieuc sur ceux restés à terre.
A priori, la morue, c’est pas funky, tout le monde a l’affreux souvenir d’une brandade mal décongelée à la cantine scolaire. Pêcher la morue, c’était encore moins funky. Le volet consacré aux pêcheurs Terre-Neuvas présenté aux Champs libres retrace le destin de ces hommes qui depuis le XVIème siècle sont partis à la conquête des eaux hostiles de Terre-Neuve; une île, au large du Canada, dont le sud n’est autre que.. Saint Pierre et Miquelon, colonisé pour l’occasion.
En ces temps de constat navrant de l’épuisement des ressources maritimes dû à la surpêche, catastrophe écologique dont l’exposition se permet un beau clin d’œil avant de quitter les lieux, pourquoi se replonger sur plusieurs siècles d’un type de pêche stoppé en 1994 ? Tout d’abord, parce qu’il s’agit de cinq siècles d’histoire qui se mêle à ce territoire. Ensuite, pour découvrir l’évolution d’une technique, des doris qui n’étaient pas sûrs de revenir à bord jusqu’à la mécanisation industrielle. Il s’agit également d’une grande partie de l’histoire des pêcheurs bretons, Saint Malo étant devenu l’un des ports principaux du commerce de la morue; l’occasion de retrouver peut être dans votre arbre généalogique un saleur. Enfin, il s’agit d’exposer au grand public les réalités sociales de toute cette activité économique; alcool à bord, cadences infernales et dangers des océans, l’expression de « forçats de la mer » ne sort pas de nulle part.
Trois raisons capitales pour aller voir cette exposition :
■ vous pourrez vous comparer à la taille d’une morue adulte, ce qui vous rendra ridiculement petit.
■ vous pourrez apprécier le charme rétro des journaux télévisés et de l’émission Thalassa dans les années 80.
■ vous pourrez admirer la collection automne-hiver d’un terre-neuvas 1915-1916, bottes à l’appui.
Présentée salle Anita Conti, première femme océanographe, l’exposition Terre-Neuve, riche en documents et en objets empruntés à divers autres lieux d’exposition est à voir, ne serait ce que pour le délicieux fumet de la morue séchée (allergiques au poisson s’abstenir).
Pour aller plus loin, les Champs libres organisent de nombreuses rencontres, que ce soit autour de la morue elle même ou d’écrivains, des projections et bien sûr des débats, comme celui du 11 janvier 2014 : Quelle pêche pour demain ?
Retrouvez le programme sur le site de l’exposition