Au commencement était l’aérosol, puis il y eut un jet de peinture ici et là : le graffiti fait son apparition en détournant un objet commercialisé en France dès les années 1950. Au musée des beaux-arts de Rennes jusqu’au 22 septembre, l’exposition Aérosol – une histoire du graffiti revisite son histoire.
Une inscription faite à la hâte sur un mur, un train ou un métro entièrement recouvert de peinture, des lettrages, des blazes et des fresques, des événements qui lui sont dédiés : le graffiti fait partie de l’espace urbain, et le musée des beaux-arts de Rennes (dont les murs extérieurs bénéficient régulièrement de slogans revendicatifs) propose une exposition sur cette technique qui mélange allègrement formes et couleurs.
Retraçant le détournement des bombes aérosols proposées par les industriels, notamment dans le domaine de l’automobile, l’exposition se décline sur plusieurs volets : décryptage de l’outil par l’artiste Camille Gendron, exploration de sa forme contestataire, notamment dans les années 1960-1970, le parcours donne sa part belle au pochoir, qui permet d’apposer rapidement un visuel dans l’espace public.
Viennent ensuite les univers artistiques comme le rock, et sans surprise, le hip-hop avec un bon paquet d’archives ou encore de pochettes de vinyles. Exploration de lieux, carnets de photographies, plongée dans New York, reconstitution sous formes de frises de grandes fresques dans Paris, l’exposition décline les exemples, les références et les visuels. L’occasion de lire Le Livre du graffiti de Denys Riout, ou plus récemment, l’excellente bande dessinée Cool parano signée Benoît Carbonnel. De faire un tour d’horizon rennais, avec notamment le rendez-vous Teenage Kicks ou le MUR de Rennes situé rue Vasselot qui invite chaque mois un artiste à y réaliser une œuvre. De prolonger la visite vers le Thabor du 13 juillet au 1ᵉʳ septembre avec une exposition signée Marie Pressmar autour du lettrage, pour questionner le langage. Une exposition qui fait rentrer cette contre-culture dans une institution*, de figer ces traits de bombes par nature éphémères, et qui a le mérite d’offrir aux amateurs de belles présentations, et aux curieux une bonne approche en la matière.
* Repassez demain pour un débat sur le « street art » !