Le festival Dooinit reprenait du service jeudi 7 avril à l’Ubu. Après une soirée de feu au Jardin moderne, un nouveau triple plateau planant et dansant, avec du beatmaking et des instruments à l’honneur cette fois-ci.
Après un set assuré par Flobama (dans une pluie de lumières accompagnant ses productions), le live band parisien Fungi a investi la scène de l’Ubu. Au menu : une basse dévorante, une alternance de cuivres (flûte traversière et saxophone), une batterie et un claviériste-guitariste. Malgré quelques petits pépins techniques, ça n’a pas empêché le groupe de dérouler ses tableaux, succession de toiles plus ou moins contemplatives, plus ou moins dansantes en fonction du sens du vent, sans coupure entre chaque acte qui semblait vouloir faire apparaître un spectre de transe, sorte de Jim Morrison sous afrobeat. Un jazz contemporain nourri aux influences hip-hop et par la scène londonienne : Fungi, c’est p’têt mieux qu’un champignon hallucinogène, en tout cas les musiciens avaient l’air bien réels.
Pour la clôture, c’est le duo Blue Lab Beats qui est venu répandre sa joie musicale dans la salle. Un sampler tenu par NK-OK, accompagné au clavier et à la guitare par Mr DM. Et là, leur petite formule secrète entre groove et improvisations fait mouche. Entre sampling jazz, hip-hop, electro, des teintes soul qui émanent de temps à autres, ça sautille, et surtout ça fait danser le public qui suit là où le duo les entraîne. Avant d’être rejoints par un saxophoniste et une trompettiste, histoire d’en rajouter une couche dans ce melting-pot musical qu’on ne sait plus où donner du pied.
Un sampler manié parfois à toute allure et avec talent, par un artiste souriant et généreux, et un jeu musical aux petits oignons. Blue Lab Beats sur scène, l’assurance de repartir avec de la joie dans les oreilles.