Jeudi 17 mars, l’Antipode fut secoué de quelques spasmes avec le concert bouillant de Femi Kuti & the positive force. Des rythmes dans les pieds et des mots dans le cœur. Retour en quelques images.
C’est une (rapide) première partie assurée par la sémillante Kandy Guira qui a chauffé la salle ; la chanteuse du Burkina Faso (qui collabore, entre autres au projet Les amazones d’Afrique) accompagnée à la guitare par Yohann Le Ferrand et aux platines par Ordœuvre, a lancé la soirée à l’appel du titre de son album, Nagtaba (« ensemble »).
Un set aussi inspiré que souriant, avant de laisser la place à celui que tout le monde attendait fortement, Femi Kuti. On aurait envie de parler de légende, mais il est là, en chair en os et en saxophone, oscillant entre le clavier et le micro, tournoyant sur lui-même, menant le groupe comme un chef d’orchestre, suivant le rythme, semblant le diriger là où bon lui semble.
Accompagné par trois danseuses parfois choristes, un claviériste, un guitariste, un bassiste, un batteur, une joueuse de congas et un quatuor de cuivres, Femi Kuti joue avec un band de feu qu’il a formé en 1987. Des harmonies de la mélodie de « Stop the hate » (message qui n’a sûrement jamais résonné aussi fort qu’en ce début 2022) au poignant « Sorry sorry » adressé à l’Afrique entière en passant par les rythmes de « Politics na big big business* », les textes s’enroulent avec les notes.
Les boucles parfois s’assagissent pour repartir de plus belle après un véritable silence. Parfois c’est une chorale de salle** qui emplit l’espace pour une nouvelle force. Parfois c’est un chanteur en sueur qui s’arrête, s’appuyant au clavier pour évoquer les nombreux pays où la souffrance prend place. Le monde est dans un drôle d’état. Il serait bien plus laid sans la force de l’afrobeat, et la musique de la lignée de Fela Kuti.
Puis le concert arrive à sa fin. Ou plutôt à sa suite, en laissant la place à son fils, Made Kuti. Une simple histoire de transmission.
* « Politicians use the same tactics (…) just to win your votes », « Politics na big business » sur l’album No place for my dream, 2013.
** Avec des départs plus ou moins laborieux mais on finit par y arriver