Jeudi 7 octobre, le festival du Grand Soufflet qui s’est élancé la veille proposait au chapiteau du Thabor deux pépites musicales : Le Projet Schinéar et Lo’Jo. Avec pour fil commun le goût du rythme et la saveur des vents lointains.
C’est un quatuor venu de Lyon qui débute la soirée, et qui s’avère être une bonne (pour ne pas dire excellente) surprise. Le Projet Schinéar se trouve emmené par un instrument que l’on croise peu dans nos contrées : L’erhu, violon chinois à deux cordes. Pour l’accompagner, un claviériste fougueux, un guitariste communicatif (qui alterne parfois avec un luth et une mandole hybride), et un percussionniste capable de faire un solo de feu.
Le Projet Schinéar enchaînera donc des titres qui naviguent des confins du nord de la Chine jusqu’en Turquie, sorte de promenade le long de la route de la soie; tantôt intimiste, mais bien souvent folle cavalcade, comme le titre « Saima » 賽馬 (course des chevaux); un jeu rythmique époustouflant capable d’accélérer et d’enflammer le public qui en redemande.
C’est ensuite au tour de Lo’Jo d’occuper les planches. Cell·eux qui nous suivent doivent connaître notre goût pour ce groupe à la poésie voyageuse et aux compositions parfumées. Alternant les titres de leur dernier opus Transe de papier (« Minuscule », « Permettez majesté », « Pas pareil », « Black bird ») ce sont aussi d’anciens titres comme « Brûlé la mèche », « Alger », « Tant pis » ou « Tu viens richesse » qui prennent place.
Le shoot poétique est immédiat. Les rythmes et les voix s’entremêlent. Denis Péan joue toujours pieds nus et les yeux fermés. Le chapiteau respire quelques épices, tangue doucement sur le fil invisible de cette poésie magnétique. À la fin, parmi les « bravos » s’intègrent des « merci ». Le Thabor s’est endormi serein ce soir-là.